Chilla, 333 (Suther Kane, 2024)
«On dit qu’j’suis pas de bonne humeur, mais putain j’suis pas de bonne humeur. » Voilà Chilla qui revient avec un album dégoupillé où elle se réinvente en chanteuse pop sans abandonner son attitude hip-hop et ses fondations R’n’B. Ça s’appelle 333 et c’est le disque qu’on attendait de Maréva Ranarivelo, 30 ans cette année, qui a beaucoup tenté avant d’arriver à cette forme d’épure très personnelle.
Car les débuts de Chilla se sont faits dans une impasse. On était en 2017 et elle sortait Si j’étais un homme en pleine explosion de la parole dans la foulée de l’affaire Weinstein, de #MeToo et #Balancetonporc. On a alors vu Chilla partout, qui a endossé le costume de la rappeuse féministe chez Ardisson et Ruquier jusqu’à l’usure. Certaines auraient fait une carrière de ce personnage, mais Chilla veut qu’on lui parle de sa musique et finit par fermer la porte au cirque audiovisuel qui veut la tenir loin des studios où elle aime se retirer. Elle sait aussi que le piège est double