Barbara Dane and the Chambers Brothers, Barbara Dane and the Chambers Brothers (Folkways Recordings, 1966)
Un jour, au milieu des années 2000, pendant une plongée dans les confins des blogs où circulait alors la musique, je suis tombé sur une pochette de disque qui a arrêté ma route. On y voit une jeune femme blanche en robe blanche chanter avec un engagement total dans un micro scotché à un pied, entourée de quatre hommes noirs en costume sombre qui semblent la soutenir tendrement avec des harmonies qui viennent de loin. La photo a été prise en 1965 lors du Newport Folk Festival, qui était alors l’épicentre du retour au premier plan de cette musique populaire américaine qui piochait dans les airs traditionnels et ouvriers pour inventer une nouvelle poésie pour la guerre froide. La chanteuse, c’était Barbara Dane, qui vient de mourir à 97 ans, après une vie comme peu en ont vécue, dans la musique comme en dehors.
Vous ne la connaissez pas ? C’est malheureusement normal. Barbara Dane n’a pas chanté de tube et n’a pas laissé un disque culte incompris qui se revend très cher en double vinyle vert. Elle a aussi chanté avant tout les chansons des autres, le songbook du jazz et du blues, même s’il ne faut pas minimiser ses talents d’autrice et de compositrice pour autant.