Ainsi Nikos Aliagas n’ira-t-il jamais à la cantoche avec Stéphane Plaza. Ainsi Nicolas de Tavernost ne dirigera-t-il jamais son plus ancien rival. Ainsi ne verra-t-on hélas jamais la finale de Top Chef se tenir sur les poteaux de Koh Lanta. Ainsi TF1 et M6 ont-elles annoncé ce vendredi soir qu’elles abandonnaient leur projet de fusion. La faute, précisent les désormais ex-fiancées dans un communiqué commun, à l’Autorité de la concurrence dont les exigences pour autoriser une telle union enlevaient toute « logique industrielle » au mariage. Adieu petit géant français de la télévision privée parti trop tôt.
Sur le papier, l’affaire était de toute façon mal embarquée et même impossible au regard de la loi, et le patron de M6 Nicolas de Tavernost comme son homologue de TF1 Gilles Pélisson le savaient pertinemment. À eux deux, les groupes captent près de 40 % de l’audience et 75 % de la pub télé : 47 % pour TF1, 28 % pour M6. Libre à eux, ensuite, de décider des tarifs et de placer à leur merci annonceurs et rivaux : un monopole publicitaire de fait se serait mis en place. De même pour tout ce qui est producteurs et achats de programmes où TF1 et M6 auraient fait leur loi, écrasant toute concurrence. Mais Tavernost et Pélisson ont tenté le coup en plaidant sans cesse que le monde a changé. Qu’il ne faut pas penser étriqué et se référer à la seule pub télé mais voir grand.