De Kyiv
Kyiv avait plutôt l’habitude des frappes russes au lever du soleil. Une sirène stridente vers 6 heures du matin, un réveil au son des détonations de la défense antiaérienne dans le ciel. L’habitude, la capitale ukrainienne l’avait à vrai dire un peu perdue, épargnée depuis plusieurs mois par les attaques massives de missiles que la Russie préfère concentrer sur les villes de la ligne de front et les centrales électriques de tout le pays. Choc d’autant plus brutal ce 8 juillet lorsque résonnent à travers les rues de Kyiv les détonations des missiles abattus en plein air, et de ceux qui touchent leurs cibles. Il est 10 heures du matin, les habitants sont pour la plupart déjà au boulot, qui retrouvent soudainement une angoissante routine faite de sirènes d’ambulances, de passants réfugiés dans les stations de métro ou les passages souterrains, de textos frénétiques. Un missile de croisière russe s’écrase sur un bâtiment de l’hôpital pédiatrique Okhmatdyt, tuant deux adultes sur le coup
Et puis, quelques heures plus tard, l’alarme antiaérienne est levée et Kyiv retrouve ce qu’il faut bien, en ce troisième été de l’invasion russe, qualifier de normalité. Une normalité faite de coupures de courant incessantes, laissant à la majorité des habitants quelques heures à peine d’électricité par jour.