«Ah la vache. » C’est sorti comme ça, froidement, de la bouche d’un acteur de la musique à qui l’on apprenait jeudi la nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture. « Elle a vraiment toutes les qualités pour être ministre dans ce gouvernement : traître et mise en examen. » Voilà une ministre qui vient de faire des économies vestimentaires en se faisant ainsi rhabiller pour l’hiver à l’œil. La simple éviction de sa prédécesseure, Rima Abdul Malak, est déjà un aveu terrible et terriblement symbolique du premier gouvernement de Gabriel Attal : dehors, celle qui s’est opposée à l’empire médiatique de Vincent Bolloré, à Gérard Depardieu et (en toute discrétion, certes) à la loi immigration votée grâce à l’extrême droite. Place à Rachida Dati, prise de guerre sarkozyste et surprise du chef
« Je suis restée libre », a lancé Rima Abdul Malak ce vendredi matin lors de la remise des clés de la rue de Valois, où loge le ministère de la Culture, à Rachida Dati, citant comme un « fil rouge de [ses] engagements », « la lutte contre l’extrême droite, ses manipulations, ses stigmatisations ». De fait, elle est la seule ministre à s’être élevée contre l’emprise grandissante des médias de Vincent Bolloré quand nombre de ses collègues n’ont pas hésité aller à la soupe dans Le JDD sauce Geoffroy Lejeune.