«Ah la vache. » C’est sorti comme ça, froidement, de la bouche d’un acteur de la musique à qui l’on apprenait jeudi la nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture. « Elle a vraiment toutes les qualités pour être ministre dans ce gouvernement : traître et mise en examen. » Voilà une ministre qui vient de faire des économies vestimentaires en se faisant ainsi rhabiller pour l’hiver à l’œil. La simple éviction de sa prédécesseure, Rima Abdul Malak, est déjà un aveu terrible et terriblement symbolique du premier gouvernement de Gabriel Attal : dehors, celle qui s’est opposée à l’empire médiatique de Vincent Bolloré, à Gérard Depardieu et (en toute discrétion, certes) à la loi immigration votée grâce à l’extrême droite. Place à Rachida Dati, prise de guerre sarkozyste et surprise du chef
« Je suis restée libre », a lancé Rima Abdul Malak ce vendredi matin lors de la remise des clés de la rue de Valois, où loge le ministère de la Culture, à Rachida Dati, citant comme un « fil rouge de [ses] engagements », « la lutte contre l’extrême droite, ses manipulations, ses stigmatisations ». De fait, elle est la seule ministre à s’être élevée contre l’emprise grandissante des médias de Vincent Bolloré quand nombre de ses collègues n’ont pas hésité aller à la soupe dans Le JDD sauce Geoffroy Lejeune. Le dernier à avoir qualifié CNews de chaîne « clairement d’extrême droite », c’était Pap Ndiaye, début juillet 2023. Dix jours après, il était viré de l’Éducation nationale, non sans avoir subi un éreintement en règle de tout l’orchestre médiatique de Vincent Bolloré. En février 2023, Rima Abdul Malak avait essuyé le même sort (lire l’épisode 190 de L’empire, « Rima Abdul Malak : l’empire Bolloré contre-attaque ») pour s’être inquiétée du sort de Paris Match et du JDD et avoir rappelé le casier particulièrement chargé de CNews et C8, chaînes délinquantes multirécidivistes. Et estimé que ce serait