Et soudain, tout s’éclaire. Dans le précédent épisode d’In bed with Macron, consacré aux vœux du président de la République à la presse, nous étions passés un peu rapidement sur cette affaire de « petit dieu qui nous habite » qu’il évoquait en toute fin de discours, en formant « des vœux d’enthousiasme » à l’endroit des journalistes. C’était un peu embarrassant, ce truc. Mais à la lumière des toutes récentes saillies présidentielles, son imitation chiraquienne en Israël, ses propos confiés à des journalistes dans l’avion du retour où il s’en prend, de manière on va dire… échevelée, à ses détracteurs (« Essayez la dictature et vous verrez ! »), nous avons compris. Oui, Emmanuel Macron est bel et bien habité par un petit dieu personnel et ce petit dieu-là l’exalte au plus haut point, déclenchant chez lui d’extravagantes bouffées d’enthousiasme.

Reprenons ces quelque trente secondes clôturant ses vœux à la presse, rituel désuet s’il en est mais qui a le mérite de voir clairement exposé le message que le Président voudrait que les journalistes fassent passer dans leurs sujets. Après leur avoir souhaité des « vœux de courage », il enchaîne donc en formant « des vœux d’enthousiasme ». « Notre pays, poursuit-il, a aussi besoin de retrouver un certain goût de l’avenir, une certaine capacité à se projeter et une capacité à se sentir porté par ce qui est étymologiquement l’“enthousiasme” : un petit dieu qui nous habite. Je le dis de manière totalement laïque
Autant vous dire que, durant les quelques secondes qui ont suivi cette sortie d’Emmanuel Macron sur son petit dieu, on a clairement entendu les « scritch scritch » du grattage des têtes journalistiques dans la salle des fêtes de l’Élysée.