Salut, c’est moi, Jupy ! Ben oui, quoi, Jupy, Jupiter, votre PR – président de la République, voyons, faites un effort –, le maître des horloges, le CEO de la France, Emmanuel Macron en personne. Le président Soleil, si vous préférez, puisque c’est depuis Versailles, son château de, son Congrès de, que je m’adresse à vous. Longtemps que je n’étais pas venu squatter chez Les Jours dites donc, plus d’un mois même, c’était juste après que j’ai mis sa pâtée au bras de fer à Donald Trump. Mais si vous croyez que j’ai que ça à faire, aussi. Je suis allé chercher Thomas Pesquet dans l’espace (ou presque), j’ai répondu au téléphone à l’Élysée, j’ai viré François Bayrou et un petit peu Richard Ferrand, j’ai joué au tennis pour les Jeux olympiques de Paris en 2024, j’ai fait de l’hélicoptère au Mali, du gros navion au Bourget et du vélo au Touquet, alors les journalistes, hein.
Teup, teup, teup. D’abord, vous allez changer de ton tout de suite, on n’a pas gardé les « helpers » d’En marche ensemble. Ensuite, oui, et à l’exception d’un entretien donné à un wagon de journaux européens dont Le Figaro pour la France, Emmanuel Macron continue de ne pas parler aux journalistes. Et l’on sent certains, asphyxiés par l’absence de tout contact avec le président de la République, au bord de faire une bêtise. C’est que, que voulez-vous, les journalistes sont un peu concons. On résume, mais c’est exactement ce qu’a dit un mystérieux « on » au Monde, nous citons : « “Il n’y a pas de refus d’obstacle avec la presse”, jure-t-on pourtant à l’Elysée, où l’on fait valoir que la “pensée complexe” du président se prête mal au jeu des questions-réponses avec des journalistes. » Voilà, la « pensée complexe » contre les questions concons. Et c’est ainsi qu’Emmanuel Macron a décidé de tout bonnement supprimer la traditionnelle interview du 14 juillet, un exercice d’une qualité journalistique pourtant inégalée.
S’il ne parle pas aux journalistes, le président de la République ne cesse en revanche de produire des images. De belles images, bien léchées, slurp-slurp, et bien encadrées. Ce mardi, par exemple, il est en virée à l’île Longue pour visiter les militaires de Brest. Aucun journaliste ne peut l’accompagner et ce « pour des raisons de sécurité ». À la place un « pool images » est organisé : c’est-à-dire qu’un photographe et une équipe de télé suivront le déplacement et mettront ensuite leurs productions à disposition des confrères.