Salut, c’est moi Emmanuel Macr… TG ! Oui, TG, ta gueule, Jupiter. La ferme, le maître des horloges (lire l’épisode 1, « Maître des horloges et boussole médiatique »). Veuillez avoir l’obligeance de clore votre présidentiel clapet, le CEO de la France. Plus question d’intervenir dans les épisodes des Jours comme vous en aviez pris la vilaine petite habitude, Emmanuel Macron. Oui, c’est fini tout ça car, dans cette obsession qui s’interroge sur votre état de grâce, la voilà, elle est là : la disgrâce. L’honnie, la redoutée, l’abhorrée, celle qu’il va falloir tout faire pour tenter d’occire. Oui, tout, jusqu’à l’extrême. Telle cette visite jeudi dernier à la base de plein air et de loisirs des Boucles de Seine « à la rencontre des enfants qui ne partent pas en vacances », comme l’indiquait cette accorte « Note aux rédactions » qui nous y invitait. Cette visite en forme de tentative désespérée au cours de laquelle Les Jours, qui n’ont jamais peur d’enfiler leur gilet à poches de grand reporter, fut-ce au-delà du périphérique, vous ont suivi, Président.
Comment faire pour résister, aussi, quand on vous aguiche en vous promettant une « déambulation du président de la République à la rencontre des enfants », un « atelier voile puis apiculture avec les enfants de Créteil », ainsi qu’un « déjeuner au self-service » de ladite base de loisirs. Le tout ingénument présenté dans la note de l’Élysée comme une « séquence », dans le plus pur langage de communication politique. Et pour qu’elle soit réussie, la séquence, ouf, il y aura une « salle de presse avec wifi et zone de stand-up », vous savez, pour que les envoyés spéciaux des chaînes d’info puissent faire des directs. Bref, merci de l’invitation, Président. Et nous voilà, jeudi matin, à 7 h 45 avenue de Marigny (elle ceint l’Élysée par sa gauche) à bord d’un bus conduit par un gendarme mélomane : il diffuse Virgin Radio à ses passagers, une petite dizaine de journalistes. Au départ, comme à la colo, Jean Gaborit – un ancien des Jeunes avec Macron, tout juste recyclé au service de presse de l’Elysée – fait l’appel des journalistes : « Ambre… ? William… ?» Oui, juste les prénoms.
Mais ne nous encombrons pas de formalités : nous le savons, Président, qu’il y a urgence, maintenant que vous connaissez l’état de disgrâce. Avec ce terrible accent circonflexe qui, tels les sourcils froncés des dieux courroucés de la déchéance de leur enfant chéri, annonce le pire.