Ne demandez pas à Rachel Goldberg-Polin comment elle va. C’est une question à laquelle elle ne répond plus. Depuis le 7 octobre 2023, pour tenter de sauver son fils, elle a mis sa vie entre parenthèses et sa carrière de professeure spécialisée en soutien psychologique aux élèves en difficulté sur pause. Dans ses bureaux situés à Jérusalem-Ouest, l’Israélo-Américaine donne cinq à dix interviews par jour aux médias du monde entier, pour plaider la cause de Hersh, 23 ans, l’un des 124 otages aux mains du Hamas. Elle multiplie aussi les allers-retours aux États-Unis – elle est originaire de Chicago –, où elle a même rencontré Joe Biden. « Chaque jour, on parcourt le monde pour essayer de sauver Hersh et les autres otages. On parle à tout le monde, à tous ceux qui pourraient avoir un pouvoir, une influence sur tout ça. Et on saisit chaque occasion, car on ne sait absolument pas ce qui pourrait aboutir », confie celle qui s’est également entretenue avec le pape François et a pris la parole aux Nations unies à Genève. Le 17 avril dernier, elle été incluse dans la liste des 100 personnalités les plus influentes de 2024 par le magazine américain Time. Alors, depuis le 31 mai qu’une nouvelle proposition américaine de trêve est sur la table, cette quinquagénaire brune et menue, à la voix lente et douce, se raccroche plus que jamais à l’espoir qu’un accord aboutisse « très prochainement ». « Maintenant, et comme tout le monde, nous attendons. La majorité de la population dans chaque camp de ce conflit a soif de paix pour mettre fin à ce malheur », insiste-t-elle. Mais elle ajoute, prudente : « Les dirigeants de chacun des camps feront-ils ce qu’il faut pour leur peuple ou agiront-ils dans leur propre intérêt ? Nous verrons. » Dans la nuit de mercredi à jeudi, dans le centre de la bande de Gaza, 37 personnes ont été tuées dans une frappe israélienne sur une école gérée par l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, d’après l’hôpital local. L’armée affirme avoir visé « une base du Hamas ».