De Jérusalem
15 h 30, Beyrouth, Liban. Le soleil brille, comme dans le sud du pays et dans la plaine de la Bekaa. En ce mardi 17 septembre, chacun vaque à ses occupations. Un homme fait ses courses. Un autre s’apprête à payer à la caisse d’un supermarché. Celui-ci file sur son scooter. Soudain, une sonnerie, suivie d’une explosion. Ou plutôt, des centaines de sonneries et d’explosions simultanées à travers tout le Liban. Ni grosses déflagrations, ni feu. Mais des corps qui tombent à terre, grièvement blessés ou sans vie. C’est leur bipeur, ces petits appareils de radiomessagerie, qui vient d’exploser dans leur poche ou leur main. Douze personnes meurent, dont une fillette de 10 ans et le fils d’un député du Hezbollah. Mais au total, plusieurs centaines de membres du « Parti de Dieu » sont atteints, selon le ministère de la Santé libanais, et on compte des milliers de victimes collatérales. Certaines blessées aux yeux, d’autres à la main ou au bras. Les hôpitaux libanais sont pris d’assaut, débordés. La panique gagne le pays.
Une fois la stupeur passée, le Hezbollah se rend compte : le mouvement chiite pro-iranien au pouvoir au Liban vient d’être la cible d’une opération coordonnée de grande envergure. Une attaque inédite. Immédiatement, le Hezbollah incrimine « l’ennemi sioniste israélien » et dénonce un « acte de terrorisme ». Du côté de l’État hébreu, le gouvernement et l’armée restent muets.