Sophie et les victimes des attentats ont le statut de « victimes de guerre ». Je lui demande ce qu’elle en pense. J’imaginais qu’elle ne se reconnaîtrait pas dans cette appellation. Cela m’aide à réaliser, c’est le bon terme je crois, quel autre ?
, me répond-elle. Sophie n’arrive pas à envoyer le formulaire. Cela fait quinze jours qu’elle laisse traîner sa demande d’indemnisation auprès du Fonds de garantie des actes de terrorisme.
À ce jour, ce fonds, qui examine encore des dossiers, a déboursé 24 millions d’euros pour 2 337 victimes des attentats du 13 Novembre dont certaines sont parties civiles et ont été entendues cette semaine par les juges d’instruction.
![Recueillement et traces de l’attaque (…)](/ressources/image/se-faire-indemniser-ou-pas-1.jpg)
Le lendemain du 13 Novembre, hagarde, Sophie qui se trouvait en terrasse du café du Bataclan au moment de l’attaque (lire l’épisode 5, « J’ai vu le tireur, jeune, calme, tranquille ») s’était rendue à l’Hôtel Dieu. Sur place, on lui avait posé plusieurs questions, indispensables à l’évaluation du traumatisme : a-t-elle été en danger de mort ? A-t-elle été blessée ? A-t-elle vu des morts ? Le médecin m’a dit qu’elle faisait attention à bien respecter ce protocole notamment depuis Charlie
, m’explique Sophie. À l’issue de l’entretien, elle était repartie avec une attestation, en fait un papier indispensable pour se faire indemniser plus tard, et une ITT (incapacité temporaire de travail) de 30 jours.