«Patron » ou « Madame », c’est ainsi que Martine Monteil, la flic la plus connue du 36, se fait appeler de ses équipes, drivées d’une main de fer dans un gant de velours
. Fille d’un inspecteur de l’antigang et petite-fille d’un gardien de la paix, la pionnière déteste le nom de « Patronne » car ça fait tenancière de bar ou d’établissement
. Avant de devenir la première cheffe d’un commissariat, le premier « patron » de la brigade des stups, de la Mondaine, de la brigade de répression du banditisme (BRB), de la brigade criminelle et enfin du 36, l’étudiante blonde fut remarquée dès ses débuts pour son cran et son tact.
Stagiaire à la 3e brigade territoriale (BT) de Paris en 1977, la jeune femme qui planche encore à l’école des commissaires – tout juste ouverte aux femmes – doit servir de chèvre
pour traquer « l’Étrangleur des parkings » du Xe arrondissement de Paris. Envoyée en civil – comme d’autres femmes policiers – arpenter les garages en sous-sol pour attirer le tueur, elle n’en mène pas large : Je n’ai pas d’arme, pas de portable, seulement un Storno, un radiotéléphone. Il n’y a plus qu’à prier le dieu des transmissions ou Saint-Martin, notre patron, pour que les ondes de nos radios préhistoriques franchissent les murs de béton
, écrit-elle dans Flic tout simplement.
Finalement arrêté sans son concours, le colosse reste muet en garde à vue, buté, les mâchoires serrées, le regard en dessous, froid et dur
.