C’est ce mardi à partir de 18 heures que les élèves de terminale reçoivent les premiers résultats pour leur prochaine rentrée universitaire. Ils inaugurent « Parcoursup », le nouveau système d’attribution des vœux post-bac qui a succédé à APB et son si décrié tirage au sort. À Nanterre, bloquée par la contestation depuis le 9 avril, la mise en place de cette nouvelle manière d’attribuer les places à la fac a été difficile : les étudiants ne sont pas les seuls à s’être mobilisés contre la sélection induite par Parcoursup et la loi « ORE ». Certains professeurs et personnels administratifs ont montré les dents. Les Jours racontent le système Parcoursup à Nanterre.
Ici, la mobilisation, additionnée à la nouveauté du système et à la rapidité de sa mise en place, a fait que chaque département a dû gérer Parcoursup à sa manière. Des commissions ont été créées afin de passer au crible les dossiers des lycéens. Certains professeurs reconnaissent que le blocage a permis de dégager du temps pour trier ces dossiers. Plus de cours à préparer, mais pas de copies d’examens à corriger non plus puisque pour l’instant, ils n’ont pas lieu, donc davantage de temps pour le nombre incroyable de dossiers reçus dans certains UFR. C’est le premier constat : l’absence de hiérarchisation des vœux a obligé les commissions à étudier tous les dossiers. En droit, 8 000 demandes ont été réceptionnées… pour 870 places. « Une centaine d’heures de travail depuis le 10 avril », résume Aurore Chaigneau, responsable de la licence 1 de droit à Nanterre et présidente de la commission, qui comptait quatre professeurs. Le 10 avril, soit dix jours après que les élèves ont rendu leurs vœux sur la toute nouvelle plateforme, la commission a eu accès aux dossiers. « Ça a pas mal trainé », commente Aurore Chaigneau. Pendant un mois et demi, il a fallu classer les demandes. À quatre professeurs, il était impossible de regarder chaque dossier en détail.

Alors le gouvernement a proposé aux commissions d’utiliser l’outil Parcoursup « pour l’aide à la décision » et de le paramétrer à leur guise. « Le paramétrage, ce sont des données brutes avec lesquelles on fabrique des moyennes et c’est comme ça qu’on classe », décrypte Aurore Chaigneau. Chaque commission, dans chaque département, dans chaque université, a pu paramétrer différemment. C’est-à-dire définir, à partir du dossier de l’élève, quelle compétence a le plus d’importance et ce avec un système de points.