Il reste encore, sur le campus de Nanterre, des traces du blocage. En passant les portes du bâtiment principal où quelques étudiants maintiennent toujours un semblant d’occupation, on découvre des dizaines de tags, des tableaux d’affichage qui appellent à des ateliers, réunions, cours « sauvages »… L’université est vide de ses étudiants, dont l’année s’achève, mais, au détour d’un couloir, voici une quarantaine de personnes réunies en cercle, assises sur des chaises empruntées aux salles de classe voisines. On lit sur un tableau : « Travail et souffrance au travail ». Il s’agit là d’un des débats des « états généraux de l’université » organisés par le personnel encore mobilisé, alors que la contestation des étudiants contre la loi « ORE » et Parcoursup faiblit sur le campus. Ici, pourtant, une partie des enseignants continuent de se battre, à faire la grève. D’ailleurs, mardi, le vice-président de l’université Christophe Brechet a envoyé un mail à tous les étudiants pour les prévenir qu’après les examens, ce seraient les rattrapages qui se dérouleraient eux aussi en ligne ou par le biais de « devoirs maison ».
À la rentrée, tout peut changer et on n’est au courant de rien. L’arrêté de licence peut mettre fin à la compensation, changer les frais de scolarité… À tous les coups, ils vont le publier en août : il n’y a pas de risque de contestation étudiante.
À Nanterre, le mouvement n’est pas uniforme. Dans un autre bâtiment, voici « les précaires Ater, doctorant·e·s, contractuel·le·s et vacataires de Nanterre en grève » en assemblée générale. Ils sont actuellement 97 à être mobilisés. Ils estiment « faire tourner l’université ». « Plus de 50 % des enseignements sont faits par nous, constatent-ils.