Plus le temps passe, plus la relation entre députés La République en marche (LREM) et lobbies semble décomplexée. Et ce, même si certains parlementaires, comme François de Rugy, ont déjà été pris la main dans le pot de confiture. Il y a deux ans, alors ministre de la Transition écologique, on découvrait qu’il avait organisé un « dîner informel » à l’hôtel de Roquelaure, où est installé le ministère, avec le lobbyiste spécialisé dans « la voiture écolo » Marc Teyssier d’Orfeuil (lire l’épisode 21, « Ce lobbyiste pour lequel François de Rugy en pince ») et plusieurs hauts responsables de grandes entreprises comme Engie. Redevenu député, François de Rugy entretient toujours cette belle proximité. Selon le programme obtenu par Les Jours, le 6 mai prochain, il animera en effet la première conférence d’un événement organisé par le lobby des semenciers, très en pointe dans le débat sur les OGM, l’Union française des semenciers (UFS). L’intitulé de sa prise de parole (« Quel champ des possibles grâce à l’innovation biotechnologiques ? ») ne suggère pas un point de vue particulièrement critique sur les manipulations du vivant. Et tout l’événement rassemblant lobbyistes, universitaires et politiques est à l’avenant, illustrant le vaste mélange des genres propre à ce type d’exercice.
Organisé par des agences ou directement par des lobbies, les colloques parlementaires sont régulièrement de grands moments de proximité entre groupes d’intérêts et députés ou sénateurs, comme nous l’expliquions dans précédemment (lire l’épisode 30, « Secrétaires d’État et lobbies se mettent en colloques ») au sujet de trois membres du gouvernement nommés à l’été 2020, dont l’ex-députée LREM Olivia Grégoire, aujourd’hui secrétaire d’État à l’Économie sociale et solidaire, participante régulière pendant plusieurs années à des colloques organisés par l’agence M&M Conseil.