On trouve de tout dans les travées du salon des maires de France, qui se tenait du 21 au 23 novembre à Paris. Les inévitables drapeaux bleu-blanc-rouge côtoient les caméras de surveillance, potelets urbains, feux rouges, bâtiments modulaires, tapis de sol pour salles de sport ou batteries de lithium dédiées aux espaces verts. On y vend aussi des « écoquartiers responsables », des « isoloirs portatifs à monter en trois minutes » et, nouveauté primée cette année par le jury du salon, des « barrières amovibles antivéhicules assassins ». Maires, adjoints et collaborateurs arrivent par grappes successives dans les immenses hangars du parc des expositions, porte de Versailles, à Paris. « C’est la journée la plus courue. Aucun politique important ne vient, tout le monde fait des emplettes », glisse un maire à sa collaboratrice, en cherchant son chemin dans les dédales des stands. En rang d’oignons sous les néons, tout ce que le secteur privé comprend d’entreprises vivant de la commande publique se retrouve ici tous les ans pour dealer avec les collectivités locales. Parmi les 900 exposants au total, autant de lobbies en puissance, prompts à séduire les quelque 15 000 élus locaux qui défilent pendant trois jours. Même si leurs budgets sont orientés à la baisse depuis plusieurs années.
Politique et business se côtoient et s’entremêlent, comme chaque année depuis un peu plus de deux décennies.