Une des failles du recyclage est de parler du plastique, là où on devrait parler des plastiques. Si les polymères étaient des camarades de classe, c’est le polyéthylène téréphtalate (plus connu sous son petit nom de « PET ») qui serait le meilleur élève. Celui qu’on utilise pour les bouteilles de boissons présente en effet un taux de recyclage supérieur à celui de tous les autres types de plastiques. « Toutefois, observe la Fondation Ellen MacArthur dans son rapport sur la nouvelle économie des plastiques, même ce succès reste limité : près de la moitié du PET n’est pas collecté, et seuls 7 % sont recyclés pour la fabrication de nouvelles bouteilles en PET. » En effet, d’un recyclage à l’autre, le polymère perd en qualité. Une bouteille ne pourra être recyclée que deux, trois ou peut-être cinq fois. Et ce que l’on omet bien souvent de préciser, c’est qu’il faut plusieurs bouteilles usagées pour en fabriquer une neuve…
Au lieu de s’éloigner sérieusement du plastique à usage unique, les entreprises se cachent derrière la suggestion que leurs emballages jetables sont recyclables.
Dans une étude publiée en février, Greenpeace USA a montré qu’outre-Atlantique, seuls deux types de plastique sont véritablement recyclés : le PET et le polyéthylène haute densité (PEHD), classifiés sous les codes d’identification 1 et 2 inscrits dans le triangle fléché figurant sur les emballages. Plus précisément, il s’agit des bouteilles en PET transparent, comme les bouteilles d’eau, et les flacons opaques en PEHD, type shampoings ou produits ménagers.