Depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, la France s’est affichée comme championne dans la lutte contre le plastique, devançant même parfois l’Union européenne. Pourtant, depuis quelques mois, sa détermination semble vaciller sur la scène internationale. Une soudaine frilosité qui surprend tant la Commission que les associations. Au point que plusieurs ONG, dont Surfrider Europe, Ciel ou encore Environmental Investigation Agency, ont adressé ce mardi aux ministres des Affaires étrangères et de la Transition écologique, Jean-Yves Le Drian et Barbara Pompili, une lettre pour faire part de leur « plus grande inquiétude » et inviter la France à « se positionner publiquement et sans équivoque sur son souhait de soutenir une initiative de traité international ». En effet, dénoncent les ONG dans cette lettre consultée par Les Jours, « contrairement à la majorité de ses partenaires européens […], la France porte une position attentiste incohérente avec l’ambition affichée en public ».
L’enjeu : s’assurer que soit lancé en 2021 un traité ambitieux sur le plastique sous l’égide de l’ONU. Cela fait deux ans que cette convention internationale sur la pollution plastique figure au menu de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (Unea). Ce traité viendrait compléter deux législations existantes : la convention de Bâle, qui réglemente le commerce des déchets plastiques, et la convention Marpol, gérée par l’Organisation maritime internationale, qui se charge de la pollution des navires. Le nouveau traité aurait pour mission de s’attaquer à… tout le reste : la pollution des sols, par exemple, largement ignorée alors qu’elle est jugée 4 à 23 fois plus importante que celle des océans, et plus généralement tout le cycle de vie du plastique, de la production à la gestion des déchets.

Certains experts estiment même que ce traité pourrait servir à plafonner la production de plastique vierge. Une révolution. Utopique pour certains, elle semble pourtant envisageable pour l’organisation Ciel : « Plafonner et réduire la production d’un produit ou de substances chimiques qui ont un impact négatif sur l’environnement, on sait le faire, rappelle David Azoulay, qui suit les négociations de près. On l’a déjà fait et c’est même l’objet de la convention internationale la plus efficace en matière d’environnement : le protocole de Montréal, qui régule les substances qui détruisent la couche d’ozone. »
La prochaine réunion de l’Unea