Le déni autour de la crise sanitaire du Levothyrox a été difficile à faire tomber. Des témoignages en cascade de malades en souffrance et un record de déclarations d’effets secondaires (plus de 30 000) ont un peu ébranlé la communication alignée du laboratoire Merck, de l’Agence du médicament (ANSM) et du ministère de la Santé. Mais la minimisation de ses conséquences se poursuit. À coup d’effets d’annonce, toujours quelque peu suspects.
Jeudi soir, l’ANSM a mis en ligne l’intégralité d’une étude de pharmaco-épidémiologie, annoncée en décembre 2018 par le ministère de la Santé et dévoilée à l’époque partiellement. Cette étude s’appuie sur les données recensant les actes et prescriptions à une période donnée, collectés par la Sécu. Ses conclusions ? Le passage à la nouvelle formule du Levothyrox, en mars 2017, n’a pas provoqué de « problèmes de santé graves », ni plus d’hospitalisations, ni plus de décès, ni de consommation supplémentaire de médicaments type antidouleurs, corticoïdes ou anti-migraineux, pour soigner les effets secondaires déclarés. Autrement dit, les patients – qui n’ont pas tous procédé à des déclarations d’effets secondaires – auraient plus ou moins rêvé leurs souffrances.
Seuls résultats allant dans leur sens : une « nette augmentation des consultations » de généralistes et d’endocrinologues, plus 360 000 pour l’ensemble de la population prenant du Levothyrox, environ 3 millions de personnes.