Les malades ont été très peu écoutés par les pouvoirs publics dans la crise du Levothyrox. Parfois, ils sont quand même reçus au ministère de la Santé. Mais de préférence en juillet, au début de la torpeur estivale. Dans le langage techno, on appelle cela un « comité de suivi ». Ce mardi, le directeur général de la Santé, le plus haut gradé de l’administration, un certain Jérôme Salomon, conduisait la réunion avec les associations de malades, ainsi que des chercheurs ayant tenté ces derniers mois, le plus souvent dans la plus grande discrétion, de faire la lumière sur la nouvelle formule concoctée par le laboratoire Merck. Le médicament pour la thyroïde, dont les excipients ont été changés en mars 2017, détient, en effet, le triste record du plus grand nombre de déclarations d’effets secondaires (plus de 30 000) jamais enregistrées en France. Jusqu’à présent, cette crise sanitaire ne trouvait aucune explication scientifique. Mais depuis quelques mois, une partie du mystère se dissipe. Notamment grâce à des analyses successives du médicament, dont les dernières ont été dévoilées ce mardi au ministère, suspectant la présence d’impuretés dans la nouvelle formule.
Nous avons réussi à déplacer la discussion avec les pouvoirs publics sur le terrain scientifique. Alors que jusqu’à présent, leur discours se bornait à une opération de communication.
Mais les pouvoirs publics n’auront joué aucun rôle dans ces avancées : ils n’ont diligenté aucune étude indépendante pour chercher des explications aux effets indésirables ressentis. Ils se contentent, donc, d’un « suivi » qui, jusqu’à présent, avait le don d’énerver les associations représentant les malades.