Les télés ont planté leurs caméras devant le quai Branly, dans le VIIe arrondissement de Paris, dès 8 heures du matin. Elles resteront sur le trottoir. Les journalistes dévisagent ceux qui commencent à affluer vers le musée où doit se tenir ce samedi 13 mai la première formation des candidats d’En marche aux législatives. Richard Ferrand, secrétaire général, y a invité les médias lors d’une conférence de presse, mais finalement la journée doit se tenir à huis clos. Je me glisse dans le flot. 52 % des candidats viennent de la société civile. Seuls 24 d’entre eux sont des parlementaires sortants – tous socialistes ou écolos. « On vous a maternés dans notre tête, leur confiera Catherine Barbaroux, la désormais présidente du mouvement. On se disait : “On les jette dans le vide.” » Comment faire campagne ? Avec quel argent ? Quelle méthode ? Ils ont tout à apprendre. Et la machine Macron a tout prévu. À sa manière : avec kits de campagne, « hot-line », « centre de ressources », « hub », et aussi beaucoup de congratulations et d’encouragements.
La plupart sont inconnus. Leurs noms ont été révélés quatre jours après l’élection présidentielle (lire l’épisode 1 de la saison 2). Prisca Thevenot avance en regardant droit devant elle. Elle fait partie de ces 428 investis. Elle serre contre elle un sac en toile « Macron président » et s’insère dans l’une des files, à l’entrée. Sur son chemin, Jean-Paul Delevoye, colossal, joue les hôtes. C’est lui qui a présidé la