«Vous n’avez pas le monopole du cœur »… « L’homme du passif »… « Mais vous avez tout à fait raison, monsieur le Premier ministre »… « Moi, président »… 2017 attendait son tube présidentiel, sa punchline qui resterait dans les caboches jusqu’à la fin du quinquennat, et elle peut l’attendre longtemps. Pour sa toute première participation au débat télé de l’entre-deux-tours ce mercredi sur TF1 et France 2, l’extrême droite s’est donnée en spectacle extrême, vociférations de Marine Le Pen, slogans ras du front et mensonges à la chaîne. À notre droite, Emmanuel Macron ; à notre gauche, car le sort en a décidé ainsi, Marine Le Pen donc – car les urnes en ont décidé ainsi. C’est pourtant le plus codifié des rituels républicains, le plus attendu aussi, à un détail près, oh trois fois rien : pour la première fois, le Front national a pris place à la table.
Le point commun de ces sentences gravées dans le marbre électoral ? À chaque fois, elles ont été prononcées par le gagnant (Giscard, 1974), (Mitterrand, 1981), (Mitterrand, 1988), (Hollande, 2012). Et c’est bien ça, l’enjeu de ce débat, ce n’est sans doute pas lui qui déterminera le futur président, mais, comme une persistance rétinienne, il laissera l’empreinte de celui qui posera son séant à l’Élysée. Et non, on n’a pas dit « celle », parce qu’aux Jours, on ne ne veut pas y voir les fesses de Marine Le Pen. C’est politique.
Tiens, puisqu’on en est à ne pas parler de valeurs républicaines, la devise était réduite, ce mercredi, à son tiers : point de liberté ni de fraternité, mais de l’égalité uniquement.