En anglais, on appelle ça un « shitstorm », on vous laisse traduire. Vendredi soir, à quelque heures de la fin officielle de la campagne, le phénomène s’est déclenché sur Twitter : les « Macron Leaks ». Une fuite massive, énorme, gigantesque de documents internes de l’équipe d’En marche. Des chiffres, des tableaux, des sommes, des mémos : au total neuf gigabytes de données. Il y a eu en 2010 le « cablegate », la fuite de correspondances de la diplomatie américaine ; il y a eu, en 2010 encore, les « warlogs », des documents de l’armée américaine ; il y a eu, en 2016, la publication de la messagerie électronique d’Hillary Clinton. Voilà désormais les très opportuns « Macron Leaks » qui allaient, à deux jours du second tour, entraver sérieusement le candidat et favori de l’élection présidentielle française. Sauf que.
Sauf que l’opération ne sent pas bon et pue même carrément. Le chercheur belge Nicolas Vanderbiest a retracé depuis vendredi soir le parcours de ces « Macron Leaks » et il est identique à celui de la rumeur – basée sur un faux grossier comme l’a montré le site Numerama – d’un compte offshore d’Emmanuel Macron propagée mercredi sur internet, quelques heures avant que Marine Le Pen en fasse état lors du débat de l’entre-deux-tours. Un premier message part de 4chan, un forum américain fourre-tout où pullulent parodies, détournements et rumeurs en tous genres.