Pour l’un de ses derniers grands discours avant le second tour, comme si internet n’existait pas, lundi 1er mai, à Villepinte, Marine Le Pen a trouvé le moyen de reprendre presque mot pour mot un discours prononcé par François Fillon deux semaines plus tôt, au Puy-en-Velay. Outre l’incroyable effet d’amateurisme, la scène déconstruit l’image, patiemment orchestrée par sa communication, d’une candidate qui prétend incarner le rejet de la classe politique traditionnelle. Évidemment, le plagiat a été repéré très rapidement. Ridicule TV, un compte créée par des soutiens fillonistes, l’a dénoncée sur Twitter, vidéos synchronisées à l’appui. En cas de doute, la chaîne a aussi tweeté les liens vers les scripts des deux discours. Tout de suite, les regards se sont tournés vers les plumes de Marine Le Pen.
Comme nous l’expliquions dans un précédent épisode des Communicants, les discours des candidats sont fabriqués par des personnes dédiées au sein des équipes de communication. Les plumes écrivent les premières trames et harmonisent le texte final, souvent enrichi par des contributions diverses, en provenance d’élus ou d’experts. Les candidats s’appuient sur leurs discours plus ou moins fidèlement – Marine Le Pen improvise très rarement dans ses meetings. Mais à Villepinte, la candidate frontiste a « emprunté » mots pour mots des pans entiers du discours de François Fillon. Notamment pour parler de la culture française :