« Constatons que se présente à nous… » C’est souvent ainsi que démarre une « main courante », ces dépositions qu’on fait au commissariat pour laisser une trace officielle d’un incident. La main courante peut parfois, si les faits se répètent, donner lieu à une plainte, voire alimenter une enquête policière. « Les Jours » publient ces instantanés de société tels qu’ils nous arrivent d’un commissariat quelque part en France.
«Je me présente en vos services pour vous déclarer les faits suivants. Il y a cinq ans, j’ai rencontré X sur un site de rencontres. Nous nous sommes vus dix fois en cinq ans. Depuis quatre ans, je n’avais plus de contact avec lui ou très peu, on s’envoyait quelques SMS. Nous n’avons jamais été en couple, nous faisions juste que discuter.
Je l’ai revu il y a un an, en mai, j’ai bu un verre avec lui et à partir de ce moment, il a fait une fixation sur moi. Il a cru que j’étais la femme de sa vie. Il n’a pas supporté quand je lui ai dit que les sentiments n’étaient pas partagés. J’ai reçu des SMS où il était obsédé par moi. Je lui ai demandé d’arrêter de me contacter.
Hier, il est venu sonner à la porte, je ne sais pas par quel moyen il a trouvé mon adresse. Il a fini par partir. Ensuite, une de ses amies m’a envoyé un SMS en me disant qu’il ne reviendrait plus. Je me réserve le droit de déposer plainte si les faits se reproduisent. »
«Je viens de signaler les nuisances sonores répétées sous forme de cris suite à une alcoolisation quotidienne. La personne m’insulte et tape régulièrement sur son sol (mon plafond) en pleine nuit, ce qui me réveille. Cela a un impact sur ma santé, je suis épuisé et ainsi plus sensible aux maladies. L’auteur des faits est mon voisin du dessus. »
«Hier, je me suis rendu compte qu’il me manquait 25 euros en liquide dans mon sac à main. Je ne saurais pas vous expliquer comment cette somme a pu disparaître de mon sac, personne ne s’est approché de moi et mon sac à main est toujours fermé. Aujourd’hui, je me suis encore rendu compte qu’il me manquait de nouveau 25 euros. Pareil, je n’explique pas ces faits. Je surveille toujours mes affaires et à mon travail, mon sac est enfermé sous clé. Je vais surveiller de plus près ces agissements. Je n’ai rien d’autre à ajouter. »
«Je suis gardienne d’immeuble au sein de la copropriété. Alors que je discutais avec une personne de la propriété, monsieur X, résident dans l’immeuble, est passé non loin de nous. Je lui ai dit bonjour. Pensant qu’il n’avait pas entendu, je lui ai reformulé mon bonjour un peu plus fort. Cette personne s’est retournée vers moi et m’a dit : “Je ne vous dis pas bonjour parce que je ne vous aime pas.” Il m’a dit que j’avais tué son père et que j’allais mourir dans les mêmes conditions que lui.
Je sais que cette personne est sous traitement et que cette personne a des problèmes psychologiques. J’en ai parlé au syndic de la copropriété, qui m’a conseillé d’effectuer une main courante pour laisser une trace écrite sur les faits. Rien d’autre à ajouter. »
«Hier, vers 16 h 30, j’ai eu un différend avec un usager de la route en rentrant chez moi. En arrivant chez moi, j’ai signalé l’intention de tourner à droite afin de rentrer dans mon allée. Je suis sorti de la voiture pour retirer la chaîne pour accéder à mon allée, et c’est alors que cette personne m’a klaxonné. Je lui ai alors répondu : “Je rentre juste chez moi” et c’est à ce moment-là qu’elle m’a dit : “Les mecs comme toi je les connais, ils prennent leur temps, je leur mets un poing dans la gueule.” Je suis donc remonté dans la voiture pour rentrer dans mon allée et c’est à ce moment-là que cette personne a tenté de se coller à moi. Voyant ma marche arrière, elle a ensuite fait de même et j’ai pu rentrer mon véhicule dans mon allée.
En sortant de mon allée, je me suis rapproché de mes voisins qui discutaient avec le voisin de la même rue et c’est à ce moment-là que cette personne a tenté de me donner des coups de pied et de me jeter son sac en plein visage. J’ai réussi à esquiver, elle en a perdu sa chaussure et a chuté. Elle s’est relevée et m’a poursuivi toujours en tentant de m’agresser physiquement. Par la suite, un parent d’élève a tenté de le raisonner, sans réussite, et par la suite cette personne est partie. Les voisins sont témoins. Cette personne roulait dans une Renault. Déclaration à toutes fins utiles. »