Portrait de Félix Fénéon par Félix Vallotton

Ô puces, ô désespoir : une semaine chez Félix Fénéon

Faits divers. Notre sélection hebdomadaire des « Nouvelles en trois lignes » écrites par Félix Fénéon en 1906 dans « Le Matin ».

Épisode n° 49
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Lundi

Le Dunkerquois Scheld a tiré trois fois sur sa femme. Comme il la manquait toujours, il visa sa belle-mère : le coup porta.

Mardi

Force horions se sont échangés, à Hennebout, entre rouges et jaunes, entre partisans de la grève et ouvriers plus dociles.

Mercredi

À Clichy, un élégant jeune homme s’est jeté sous un fiacre caoutchouté, puis, indemne, sous un camion, qui le broya.

Jeudi

Un cadavre descendait au fil de l’eau. Un marinier le repêcha à Boulogne. Nuls papiers ; costume gris perle ; quelque 65 ans.

Vendredi

Les puces de son voisin Giocolino, qui en est dompteur, harcelaient M. Sauvin. Il voulut s’emparer de leur boîte et reçut deux balles.

Samedi

Avant de sauter dans la Seine, où il est mort, M. Doucrain avait écrit sur son carnet : « Pardonne, papa. Je t’aime bien. »
(Le Matin, 1906)