Dans ce dernier épisode de La voix Depardon, le cinéaste, dont le documentaire 12 jours est en salles depuis le 29 novembre, raconte les questionnements qui parcourent toute son œuvre. Il parle de ses expériences avec les paysans dans son film La Vie moderne, où deux agriculteurs qui se croisent se racontent leurs vies. Cette sociabilité que l’on retrouve dans ses films sur le monde rural est l’élément absent de l’institution psychiatrique qu’il saisit dans 12 jours. Il pointe l’anonymat des villes qui crée la douleur, le malaise. Mais cette opposition ville-campagne n’explique pas tout.
Raymond Depardon est un photographe qui a toujours dit « je », même à des époques où l’on refusait aux photographes la capacité de signer leurs propres images. Soucieux de créer des liens entre sa vie et son œuvre, Depardon parle souvent de la même chose. La difficulté d’aborder l’autre, de le connaître et plus encore d’en faire une image. Le cinéaste, caméra en main, micro de Claudine Nougaret à ses côtés, interroge, enregistre cette quête de l’autre dans les milieux qu’il photographie. Il pointe les réponses terribles qu’il a recueillies dans son travail sur la France de 2009 à 2012 avec le film Journal de France, réalisé lors de son portrait photographique du pays. À la question