De Lille (Nord)
Dans les Hauts-de-France, le quitte ou double de Xavier Bertrand, le président du conseil régional sortant, a électrisé la campagne. L’ancien ministre de la Santé dans le gouvernement Villepin, puis du Travail sous François Fillon, a des ambitions présidentielles et il l’a annoncé haut et fort : s’il perd les régionales, il quitte la vie politique. S’il gagne, il vise l’Élysée. Cette forme de consécration par les urnes lui donnera une légitimité suffisante, estime-t-il, pour éviter de participer à une primaire. Les enquêtes d’opinion le donnent en ce moment comme le prétendant le plus crédible de la droite pour 2022. Sébastien Huyghe, patron des Républicains (LR) du Nord et troisième sur la liste Bertrand dans le département, explique : « Une primaire, ça nous abîmerait. On critique l’un, on critique l’autre, et il est toujours délicat d’expliquer ensuite que la personne perdante soit ensuite à fond derrière le candidat choisi. De plus, quatre millions de personnes se sont déplacées lors de la première primaire de la droite et du centre en 2016 : si on a beaucoup moins de participants, cela nous affaiblirait. » Il adhère donc à la position du président du conseil régional et apprécie la démarche que vient de lancer Christian Jacob, le président de LR, de commander deux grands sondages pour identifier un candidat pour le parti : « Il veut se donner la chance d’avoir un candidat naturel, qui ferait entre 16 % et 20 % dans une étude d’opinion avec 15 000 personnes interrogées. La première vague se tiendrait en septembre, la deuxième en octobre. » Et bien sûr, dans sa bouche, un candidat naturel à la présidentielle, il n’y en a qu’un et c’est Xavier Bertrand. Qu’il ait quitté le parti en 2017, Sébastien Huyghe le balaie d’un geste de la main : « Il dit toujours que, s’il n’est plus stricto sensu membre de LR, c’est toujours sa famille politique. »