Il était une fois, il y a bien longtemps, une France dans laquelle il y avait plusieurs partis, mais qui se rangeaient soit à gauche, soit à droite. Au premier tour des élections, on choisissait le candidat dont on était le plus proche. Au second, la gauche se réunissait d’un côté, la droite de l’autre, et les électeurs les départageaient par des duels. C’était simple, c’était rassurant, et les Français se déplaçaient en masse pour voter. Et puis sont apparus plein de partis qui ont contesté cette classification gauche-droite
Vous allez dire qu’on caricature, mais regardez ce qui s’annonce pour les régionales. Après avoir battu tous les records d’abstention au premier tour (68 % des électeurs ne se sont pas déplacés), ce scrutin va accomplir une nouvelle performance : jamais le nombre de listes présentes le second dimanche n’aura été si important. Pour désigner les treize exécutifs régionaux en métropole, il faudra passer par deux quinquangulaires (soit cinq listes en lice), sept quadrangulaires, trois triangulaires et un face-à-face seulement. Depuis quelques jours, il est de bon ton d’accuser les Français pour leur manque de conscience civique, mais ils auront des circonstances atténuantes ce dimanche : difficile en effet de se motiver pour faire gagner un camp quand on n’est pas capable de citer tous les candidats qui se présentent, ni d’expliquer ce qui différencie les uns des autres.

Le niveau de participation sera, en tout cas, un indicateur très important de ce second tour. Les électeurs vont-ils se remobiliser comme ils l’avaient fait en 2015 ? Il y a six ans, la crainte de voir le Front national conquérir une région