Il n’a que 17 ans quand, en 2012, Jordan Bardella prend sa carte au Front national. Il est alors,
explique Le Monde, un garçon discret de Seine-Saint-Denis partagé entre des parents divorcés, qui poste sur YouTube ses vidéos de parties de
Call of Duty sous le pseudo « Jordan93200 » et donne des cours d’alphabétisation à des réfugiés. Ça ne durera pas. Produit parfait du militant de banlieue, Jordan Bardella, passé par un lycée privé, détenteur d’un bac économique et social mais sans autre diplôme – il a échoué à Sciences-Po et abandonné des études de géographie –, monte vite en grade au FN : assistant parlementaire de l’eurodéputé Jean-François Jalkh en 2015, porte-parole du parti en 2017, directeur du Front national de la jeunesse en 2018, puis élu à Bruxelles en 2019, toujours dans l’ombre et dans les traces de Marine Le Pen. Y compris d’un point de vue familial, puisqu’aux dernières nouvelles il est en couple avec Nolwenn Olivier, fille de Marie-Caroline Le Pen et nièce de. En 2022, il devient président du Rassemblement national à la place de Marine Le Pen qui se réserve pour la présidentielle suivante. Les européennes de 2024 consacrent l’accession au premier plan de ce jeune homme propre sur lui, débit automatique et cravate de rigueur pour masquer le fond brun de ses idées : sa liste termine loin en tête, avec 31,4 %, l’installant encore un peu plus dans un poste de Premier ministre que Marine Le Pen lui promet et qu’Emmanuel Macron, grâce à la dissolution de l’Assemblée nationale, rend possible. Le front républicain au second tour des législatives de juin et juillet 2024 lui barre la route de Matignon. Il attendra.