En Seine-et-Marne, le RN a la respectabilité dans le viseur

Lorsqu’on lui tend un fusil d’époque, Julien Limongi, député Rassemblement national (RN), se prête volontiers à l’exercice de la photo-souvenir avec la cohorte de comédiens qui l’entourent. Tous arborent fièrement leurs déguisements impériaux à l’occasion de la reconstitution d’un bivouac napoléonien, un samedi après-midi de septembre à Nangis, en Seine-et-Marne. Le collaborateur parlementaire de l’élu se penche doucement vers notre photographe pour lui souffler dans un sourire : « Vous avez vu, nous, on ne vise pas les journalistes. » Référence à Éric Zemmour qui, lui, l’avait fait lors de la campagne présidentielle de 2022.

En effet, Julien Limongi, le nouveau député de la quatrième circonscription de Seine-et-Marne, ne nous a pas mis en joue (qu’il en soit ici remercié). Ce genre de dérapage n’a pas lieu d’être dans le premier parti d’extrême droite de France, et encore moins depuis que celui-ci tient à redorer sa respectabilité souillée par les « brebis galeuses » candidates aux dernières législatives, racistes, xénophobes ou antisémites – pas de chance, il en reste, ainsi que Les Jours l’ont montré et remontré. Le très courtois Julien Limongi, lui, costume bleu, chemise blanche et cravate rouge, présente aussi bien qu’il s’exprime. Et depuis qu’il a remporté la campagne éclair de juin-juillet, il ratisse sa circonscription rurale pour gagner la visibilité et l’ancrage local qui lui manquent.