Tuba City (Arizona), envoyé spécial
Un pick-up dévale une piste en terre rouge à toute vitesse pour aller se garer à quelques mètres d’un préfabriqué en tôle. Au volant, Helen Maloney vient de conduire près d’une heure pour relier son village de Shonto, au cœur de la Nation navajo, et Tuba City, commune la plus peuplée de la réserve amérindienne, au nord-ouest. « C’est le bureau de vote le plus proche pour moi, c’était important que je me déplace pour éviter d’être rayée des listes électorales et devoir me réinscrire pour la prochaine élection », argumente avec pragmatisme la retraitée de 64 ans pour justifier son geste citoyen.
Sauf que ce n’est ni pour Kamala Harris, ni pour Donald Trump qu’elle se prononcera aujourd’hui. Sa décision pour l’élection présidentielle américaine, qu’elle préfère garder pour elle, a été prise il y a quelques jours déjà par vote anticipé, le bulletin envoyé par la poste. C’est pour un autre scrutin qu’elle a épuisé un quart de plein d’essence : les habitants de la Nation diné élisent cette année ceux qui les représenteront au niveau des « chapitres », les divisions administratives et politiques tribales.
Helen Maloney consulte un panneau jaune où sont imprimés les visages et les noms des candidats qui se présentent cette année, classés par circonscriptions. « Yáʼátʼééh »