Jacksonville (Floride), envoyé spécial
De l’extérieur, le bâtiment ne paie pas de mine. Un magasin ocre au toit couvert d’ardoises vertes comme il en pullule le long des routes américaines. La devanture est sobre, seules quelques lettres rouges sur la vitrine viennent former des mots en espagnol et aguicher les connaisseurs. Et pourtant, la Super Tienda Latina de Jacksonville est un lieu de rassemblement emblématique pour la population hispano-américaine de cette agglomération de près de 1,7 million d’habitants, la plus septentrionale de Floride. Une fois le pas de la porte passé, les doux effluves de piments, de coriandre et de bœuf retiennent le visiteur. Si la patronne de l’épicerie-restaurant est mexicaine, pas question de faire des jaloux, ce n’est pas bon pour les affaires : des drapeaux de tous les pays d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale tapissent les murs. Nicaragua, Guatemala, Argentine… Idem pour les maillots de foot vendus dans la boutique et pour les spécialités au menu du resto : on peut se rassasier de viandes honduriennes ou picorer des pupusas, ces petites galettes au maïs originaires du Salvador. Même la playlist fait dans la diversité latino : on passe de la cumbia à la punta sans s’en rendre compte.
Mais il y a un sujet sur lequel la propriétaire des lieux dispose d’un avis bien tranché. Le 5 novembre prochain, elle votera pour Donald Trump. Sans l’ombre d’un doute.