«L’ARN messager est arrivé dans la vie de tout le monde comme un ouragan ! », constate Steve Pascolo. Lui, en revanche, a eu le temps de voir le vent se lever. Depuis plus de vingt ans, ce chercheur français travaille sur l’ARN messager synthétique
Avant de devenir le sujet de conversation de la fin 2020, l’ARN, infiniment moins connu que son cousin l’ADN, était complètement ignoré du grand public. L’ADN ne serait pourtant pas grand-chose sans lui. L’ADN, c’est le détenteur de l’information génétique et des « plans de construction » de tout notre organisme. Ultraprécieux, il reste protégé dans le noyau de la cellule, dont il ne sort pour ainsi dire jamais. Mais il doit pourtant faire passer ses directives à la cellule. Pour cela, il a besoin d’un messager : c’est l’ARN. Alors que l’original du code génétique

Classiquement, la vaccination repose sur l’administration d’un agent infectieux atténué ou inactivé (lire l’épisode 17 de la série Nouvelle vague, « Vaccins : questions pour une injection »). L’objectif est de déclencher une réponse immunitaire dirigée contre le pathogène, associée à la production de cellules mémoires qui nous protégeront en cas d’infection future. Avec les vaccins à ARN messager, l’idée est d’apporter un tout petit morceau du génome des pathogènes sous forme d’ARNm produit in vitro et de laisser le soin aux cellules de la personne vaccinée de produire elles-mêmes la protéine qui stimulera l’immunité. Dans le cas du Sars-CoV-2, cet ARNm code pour le fameux spicule, situé à la surface du virus.