Un soir de juillet 2014, 52 kilos de cocaïne disparaissent des locaux de la PJ parisienne…
Son rôle dans la série.
Né le 18 décembre 1980, John, dit « Le Gitan », soupçonné d’être à la tête du vol de 52 kilos de cocaïne au 36 en 2014, a grandi dans le quartier chaud de Vernet-Salanque à Perpignan, « fréquenté par des voyous » selon son copain d’enfance Hamed, qui dépeint une « jeunesse difficile avec six ou sept frères et sœurs ». John bosse pour « donner de l’argent à sa mère ». « Élevé à la dure », le Gitan en conserve « un goût prononcé pour les épreuves difficiles », comme l’escalade du mont Canigou dans les Pyrénées. À en croire Hamed, John se tient pourtant dans leur jeunesse à l’écart « des mauvaises fréquentations », et opte d’ailleurs pour la police. Après son bac en sciences et technologies tertiaires (STT), le Gitan entre à 24 ans à l’école des gardiens de la paix de Perpignan et part en 2006 en poste à Paris, au commissariat du XIIe arrondissement, puis à la BAC du XIXe, avant de se hisser à la brigade des stups en janvier 2010. Il épouse la même année Sophie, une blonde aux yeux bleus. Devient brigadier puis décroche sa qualification d’officier de police judiciaire en 2011. À l’image du Picsou accroché derrière son bureau, il trouve toutes sortes de combines pour gagner des thunes. Il loue un logement social de la préfecture de police pour 630 euros par mois, « comme ça je fais des économies », dit-il. Obnubilé par ce désir de « gagner plus d’argent », le brigadier, qui plafonne à 2 000 euros de salaire, multiplie les combines et les voyages. Son train de vie monte en flèche entre l’automne 2013 et l’été 2014. Il part au mois d’avril avec son ami d’enfance Touati et son frère Donovan, tous deux flics, à New York, Miami et aux Bahamas. Il fait plus de 35 000 euros de mises sur des sites de paris en ligne. Mais quand le juge y voit le fruit d’un trafic de cannabis organisé, le brigadier des stups rétorque qu’il s’agit de dégager de l’argent « pour rémunérer [ses] informateurs ». Les 8 800 euros planqués chez lui dans un album photo, une boîte en carton et sous le pied de la télé, correspondent en partie aux « dons des invités » de son mariage, mais il ne se souvient pas du reste. Pas plus d’explication sur les 16000 euros dans son sac à dos. Quant au vol des 52 kilos de cocaïne au 36, John n’y est pour rien, c’est sûrement un coup monté par un service concurrent.
Par Patricia Tourancheau