L’opposition accuse le président turc d’avoir truqué le scrutin qui lui a donné, à une faible majorité, les pleins pouvoirs.
Son rôle dans la série.
Selahattin Demirtas a fêté ses 44 ans en prison le 10 avril 2017, semaine du référendum qui a permis au président Erdogan de changer la Constitution pour bientôt récupérer tous les pouvoirs. La campagne a été menée avec une opposition dans l’étau. En novembre, une dizaine de députés du HDP, parti de gauche pro-kurde, ont été arrêtés. Dont Demirtas, l’un des deux coprésidents nationaux (il a été élu en 2014). Avocat, père de deux petites filles, le député kurde (élu à l’Assemblée depuis 2007) est devenu l’un des principaux opposants à Erdogan en Turquie. Il est (sans grande concurrence) le plus tenace et le plus charismatique. Cela a fait de lui la véritable bête noire du président. Il est visé par des dizaines de procédures judiciaires. Et quelque 142 années de prison ont été requises contre lui par le parquet aux ordres du pouvoir.
Par Olivier Bertrand