Corentin : Aujourd’hui Xavier Eutrope est venu nous parler de fin du monde, de bras droit de la destruction, de fils du démon et de dieux oubliés de l’espace. Alors je dois vous avouer que j’ai un peu peur, personnellement je n’avais pas prévu de voir l’enfer se déchaîner sur terre maintenant...
Xavier : Bon Corentin visiblement tu m’as mal compris ! Calmons nous ! Tout ça ne va pas arriver tout de suite, quoique. Non non, aujourd’hui je suis venu vous parler de Hellboy !
C : ah ! d’accord ! effectivement j’avais mal lu le document que tu m’avais envoyé !
X : Mais cela dit, tu n’as pas totalement tort, dans Hellboy, il y a tout ce que tu as mentionné. Mais reprenons les choses au commencement. Hellboy est un personnage inventé par Mike Mignola, apparu pour la première fois au début des années 90. On peut décrire Hellboy comme étant une espèce de gros démon rouge, qui aurait cassé ses cornes. Il est musclé, a une queue, des pieds fourchus et une main droite qui ressemble plus à un marteau qu’autre chose, massive et dotée de quatre doigts.
C : il a pas l’air super sympa décrit comme ça !
X : non c’est clair, son allure, de prime abord, n’est pas très engageante. Et les prémices de son apparition sur terre n’arrangent pas les choses ! Le premier volume de ses aventures, intitulé seed of destruction, débute à la veille de Noël, en 1944, en angleterre. On y voit une bande de nazis se réunir autour d’un mage pour amener le ragnarok, ou la fin du monde, sur terre. Toujours en Angleterre, mais à une centaine de kilomètre de là, se trouve une unité de l’armée américaine accompagnée de mediums et d’experts du paranormal. Soudain, une créature apparaît devant eux, entourée de flammes. Un petit être cornu, tout rouge, qui est rapidement nommé Hellboy.
[NAZIS]
C : ce que tu as décrit avec les nazis et les magiciens, ça me fait un peu penser à Indiana Jones, aux récits pulp qu’on avait dans le temps
x : c’est vrai Corentin ! Pour les auditeurs, on vient d’entendre un extrait d’OSS 117. Hellboy est, quand on regarde dans un premier temps, très pulp. Comme tu l’as dit, ce mélange de récit qui puise dans les évènements de la seconde guerre mondiale et le mysticisme est très connoté ! Surtout que le démon est accompagné dans ses missions d’une jeune femme douée de pyrokinesie, Liz Sherman, ainsi que d’un homme poisson nommé Abe Sapiens. Il y a aussi un côté superhéroique, car ces trois personnages font partie d’une agence qui se dédie à la lutte contre les dangers paranormaux. Par dessus tout ça Mike Mignola, auteur, dessinateur et créateur de cet univers, ajoute de très fortes inspirations des récits lovecraftien, évoquant divinités bannies sous terre ou dans l’espace et qui n’attendent qu’une chose : revenir sur terre pour la détruire, et les humains avec. Mais au fur et à mesure, Mignola a réussi à créer son propre mythe et à lui donner une véritable ampleur.
C : comment s’y est-il pris ?
X : Il est allé piocher dans des tas de mythologie et de contes. On voit par exemple des personnages du folklore celte ou même des figures venues de Russie, d’Afrique interagir avec Hellboy. Parfois en tant qu’amis mais souvent en tant qu’ennemis. Dans cet univers la mystique est globalisée. Tout est cohérent : les sorcières, gnomes, mages et autres fées et démons se connaissent, savent qui fait quoi et pourquoi. Mais surtout, toutes et tous savent qui est Hellboy et ce qu’il est venu faire sur terre.
C : c’est à dire détruire la terre ???
X : Eh bien oui Corentin ! Ce n’est pas réellement un spoiler, car Hellboy l’apprend rapidement : il a été envoyé sur Terre pour détruire la détruire et les humains avec. Mais il n’en a pas réellement envie. Il préférerait fumer des cigares avec ses potes et manger des crêpes. Mais un bon paquet de gens souhaitent l’en dissuader ou même le forcer à réaliser son destin, ou à le tuer pour empêcher toute éventualité de destruction du monde. Et plus ça va, plus ça devient compliqué et étouffant pour lui.
C : ça n’a pas l’air facile tous les jours d’être Hellboy !
X : je ne te le fais pas dire Corentin ! Au final, Hellboy est un comic-book qui porte sur le libre arbitre, la possibilité laissée par nos aînés et la société à faire ce que l’on souhaite de nos aptitudes et de notre vie. Mais elle pose aussi la question de ce qu’être humain signifie réellement et si c’est incompatible avec une forme monstrueuse. Mike Mignola étoffe tous ses personnages au fur et à mesure de leurs aventures. Leurs aspirations ainsi que leur rapport à la hiérarchie et au monde évoluent.
[CHACUN SA ROUTE]
C : Eh bien Xavier tout ce que tu m’as dit m’intéresse énormément ! Si je veux lire Hellboy, par où je dois commencer ?
X : Alors Corentin, je suis content que tu me demandes ça. Dark Horse, la société qui édite Hellboy, est en train de ressortir les aventures majeure du personnage en quatre gros volumes. Je te conseille de récupérer le premier, “seed of destruction”, c’est le départ logique. Ensuite, si tu es intéressé par l’univers mais pas forcément par Hellboy, tu peux te rediriger vers le premier volume omnibus de “BPRD : plague of frogs”, qui raconte des histoires du bureau de défense contre le paranormal mais, MINI SPOILER, sans Hellboy. Et puis il y a toute une floppée de spin off, dans des genres différents, tous supervisés par Mignola. C’est donc globalement très bien.
C : Mais si on aime pas lire, comment on fait ???
Dans le pire des cas, il y a les deux films de Guillermo Del Toro ! Qui sont beaucoup plus dans le délire super-héros et spectaculaires que les bandes dessinées, avec Ron Pearlman dans le rôle titre ! Je les aime bien mais ils sont à mon sens un peu inégaux. Et sinon, vous pouvez attendre la sortie du prochain film, un reboot, dont la sortie est prévue pour janvier 2019, avec David Harbour, le policier de Stranger things, sous une tonne de maquillage rouge. Et comme pour les deux autres films, Mike Mignola est dans les parages. Ce qui me rassure.
C : Merci Xavier pour cet exposé sur cette série de comics qui n’est pas forcément la plus connue.
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