Avec « Fallout », « Mission Impossible » gagne son Paris

Corentin : Attendez, je vérifie un truc...

Benjamin : Hein ?

C : Mais oui, c’est vrai. La Comission des Croissants a validé, Benjamin va être super positif sur quelque chose.

B : Ah mais le gros relou !

C : Brûlez un cierge ! C’est fête nationale sur les Croissants !

B : RRhh mais stop ! Tu es nul. Je vais te critiquer pour contrebalancer. Une étoile sur cinq. Ahah ! Voilà. Et maintenant, ce que vous attendiez tous : une superproduction de superqualité avec un superenthousiaste de votre serviteur, Benjamin Benoit, qui n’aime pas rien, sacrebleu. J’aime la bonne fiction et je suis critique, c’est littéralement le taf. Bon alors. MISSION IMPOSSIBLE 6 DEUX POINTS FALLOUT. OHLALA.

[EXTRAIT BANDE ANNONCE 1]
B : Ok, merci de ton intervention, Thanos Mac Voldermort.

Le film sentait bon, et il l’est, très bon. Parce que la saga Mission Impossible est, bizarrement, un peu meilleure quand elle devient moins un travail d’auteur. Mission Impossible c’était dans l’ordre Brian de Palma et John Woo, à deux doigts du cinéma de genre. En 2006 c’est le troisième de JJ. Abrams, très ancré dans son temps. Et à partir de là, c’est l’escalade aux scènes cultes et à un principe fondamental de la saga : Tom Cruise, dans le rôle titulaire, fait lui-même ses cascades. Et je me demande comment il fait pour rester en vie.

C : C’est peut-être ça, le pouvoir de la scientologie.

B : Si c’est vraiment ça faut prévenir le monde, hein. Avec le 4 commence un arc de la saga plus sérialisé, où les épisodes sont davantage connectés. Le pape de l’animation Brad Bird a rendu Ghost Protocol en 2011. Un film que j’aime beaucoup, où il y a un truc con ou incohérent par plan, je suis tiraillé, mais je l’aime beaucoup. Et à partir de 2015 c’est Christopher McQuarrie le yes man officiel de Tom Cruise qui prend la relêve. Le cinquième, Rogue Nation, est très complet, super divertissant, même le Masque et la Plume est content. Il a rempilé pour l’opus suivant qui est la suite directe.

C : Ce qui nous mène à Mission Impossible : Fallout. Aucun rapport avec la saga de jeux vidéo.

B : Un petit peu, disons que le titre a un double sémantique. « Fallout » veut dire « répercussions, retombées », mais s’articule bien dans un contexte nucléaire. Et ce sont des barres de bidules atomiques volées qui déclenchent le scénario de ce film. Ethan Hawk est agent secret de l’IMF, une boite montée et démontée à chaque épisode mais bref. Il va devoir remonter de sources en sources pour récupérer le précieux plutonium. Le tout sur un vol d’identité d’agent secret qui tourne mal, des agents double, des agents double double, et tout le tintouin. Bref je peux pas croire que je vais dire ça mais le scénario n’est pas si important.

C : *GASP*

B : Mission Impossible : Fallout est, en deux heures 30, construit autour de cinq grosses scènes d’action. Dans le désordre, une baston dans un décor blanc virginal, un saut en parachute qui semble démarrer aux confins de l’espace, une giga course à pieds, une scène finale de baston d’hélicoptères et la fameuse course-poursuite dans Paris. Et pour respecter la fière tradition, c’est bien Tom Cruise, 56 ans, qui se casse la cheville en direct en sautant d’un toit et ils ont gardé la séquence. C’est Tom Cruise qui fait un HALO Jump une centaine de fois pour réussir un plan séquence complètement dingue techniquement etc. Chaque grosse scène de Fallout est au service d’une performance technique qui fait progresser le medium cinéma, et sont des modèles d’installation et de gestion de la tension. C’est toujours la même chose : une solution, deux problèmes. Mission Impossible Fallout est un excellent capteur d’attention, puisqu’il t’implique émotionnellement en permanence, et il le faut de manière maîtrisée, vraiment très très maîtrisée.

C : Le genre de film qu’il ne faut pas voir dans un écran d’avion, ce serait dommage.

[EXTRAIT 2]

B : Choisissez la plus grande salle possible, pour le meilleur divertissement possible. C’est clair. Et Fallout a aussi la vertu de parler de tous les épisodes Mission Impossible, de la saga Mission Impossible au cinéma. Il fait référence aux personnages d’abord, en gardant quelques figures des épisodes 3 4 5. Ving Rhames revient dans le rôle de Luther, Simon Pegg est toujours la pour jouer Benjamin « Benji » Dunn en apparaissant un peu moins, et Rebecca Ferguson revient pour jouer l’ex femme d’Ethan Hawke. Je vous dis pas comment tout ce petit monde interagit. Mais parmi eux, un nouveau perso, incarné par Henry Cavill et sa moustache. Eh oui, ce film était tourné en même temps que Justice League, c’est pourquoi on y retrouvait un Superman avec un visage superchelou puisque sa pilosité faciale était effacée numériquement.

C : Parle pas du DC Universe, t’étais content et enthousiaste jusque là, captons ce moment jusqu’au bout !

B : Mais vraiment, le coeur du film c’est la tension. En permanence. Le conflit, la résolution de ces conflits, et des cascades de dingues. Un peu comme Inception en son temps... tain c’était il y a déjà huit ans, argh... Mission Impossible Fallout est une successions d’excellentes scènes mises au service d’un divertissement deluxe. C’est le MacDo du cinéma. Mais le MacDo pour riches, celui qu’on trouve à Hong-Kong. Divertissement premium où personne ne vous prend pour une andouille.

C : Mission Impossible Fallout a l’air super recommandé par les Croissants.

B : Vous inquiétez pas, il sera exploité en salles jusqu’à Noël. Mission Impossible est en passe de devenir une meilleure saga que James Bond. En tout cas pour notre ère. Donc foncez, très bon film d’action, qui deviendra je l’espère iconique avec le temps. VOILA !

C : Et à la prochaine, surtout.

B : C’EST CA !