COCO, DERNIER PIXAR AVANT LES VIEUX OS
Corentin : Réjouissez-vous les enfants, le dernier film des studios Pixar parle… de LA MORT ! Mais aussi de tout un tas de valeurs et de mécanismes qu’on connaît par coeur. Mais au moins, c’est du Pixar soigné. En tout cas c’est l’avis de Benjamin Benoit qui est allé le voir. Hola Benjamin !
Benjamin : Hola Corentin, aujourd’hui j’ai pris mon poncho, mes maracas, mes mariachi et bien sûr tout mon amour des clichés idiots pour vous parler de Coco, le dix-neuvième film des écuries Pixar.
C : 19e film et pourtant, la sortie d’un long métrage Pixar, c’est toujours une grosse attente, non ?
B : Corentin, tu as la chance de vivre dans le passé, car cela fait déjà dix ans que Pixar est coincé dans un âge ingrat. Vice Versa, sorti il y a deux ans, a été une franche réussite critique. Un excellent film mais aussi le dernier projet à démarrer avant la fusion entre Disney et Pixar. Et étrangement, depuis la même date en 2010, Pixar enchaîne les suites sans intérêt. Cars 2, Cars 3, Le Monde de Dory, Les Indestructible 2 et Toy Story 4, nous sommes coincés Corentin, coincés.
C : Je vois le problème. Vice et Versa et Coco sont un peu le Nouvel Espoir et Le Retour du Jedi de la franchise Pixar, donc.
B : Coco est littéralement le dernier projet original du studio avant un temps indéterminé. C’est Lee Unkrich, déjà derrière Toy Story 3, qui réalise. Et Coco a toujours « senti bon ». Un seul souci pour sa distribution : en lieu et place de l’habituel court-métrage avant le film, est calé un interminable épisode spéciale La Reine Des Neiges de 20 minutes. La légende dit que tout personne posant les yeux dessus devient instantanément fou. Mais revenons à nos moutons mexicains...
(EXTRAIT 1)
C : Bon, ça me semble évident, mais précisons-le quand même : Coco, ça parle de quoi ?
B : Miguel est jeune homme d’une douzaine année qui vit dans une ville… c’est Mexique-Land, on ne sait pas trop. Son arrière grand-mère, la Coco du titre, a été abandonnée par son père à elle. Il a préféré quitter le foyer et sa femme pour devenir troubadour. Depuis, sa descendance bannit toute forme de musique. Pas de bol, Miguel, c’est ce qu’il a dans la peau ! Il regarde en boucle les vieilles vidéos du défunt De La Cruz, « le plus grand artiste du Mexique », et réfrène sa passion toute la journée, coincé dans l’atelier de mercerie familial.
C : Et alors qu’est-ce qui va perturber cette situation ?
B : Le fameux jour de la fête des morts, Miguel veut gruger les interdits familiaux pour se produire en public. Il lui manque une guitare, et va voler celle du mausolée de De La Cruz. Mais voler aux morts, c’est pas bien, et le voilà catapulté dans le monde des défunts qui, chaque année, viennent visiter leurs familles vivantes. Commence un voyage initiatique au pays des morts, pour qu’il puisse revenir chez lui et trouver une place dans la société. Les deux mamelles du film d’animation, rappelons-le, je vous dirige vers ma chronique sur The Emoji Movie. Mais je vous l’avoue, je suis de mauvaise foi : cette fois, il y a un petit twist. Il pourrait revenir chez lui dès le début, je ne dirais pas pourquoi.
C : En tout cas, sur le papier, ça m’a l’air tout à fait prometteur !
B : Ouiiii pour évacuer le négatif tout de même, le film est encore sur des rails. Toujours les mêmes thématiques : la famille, les valeurs, un microgramme de deuil. Coco s’adresse à un jeune public et use de grosses ficelles. Tout l’humour repose sur un animal rigolo, il y a une scène où un personnage est hautement humilié face à son mensonge, etc.
Le film parle plus de l’oubli que de la mort frontalement. Le monde des morts ressemble vraiment au nôtre avec ses gardes-frontières et ses castes, et deux-trois vannes plus subtiles parleront aux adultes et leur regard sexué. Le mélo est réussi et le rythme est fluide une fois passée une exposition de scénario un poil poussive. On y parle d’amour intemporel sans que ce soit lourdingue, eeeeeet visuellement on a le Pixar le plus beau et intéressant qui parle des humains, vivants ou pas. De leurs angoisses métaphysiques, de l’animisme et d’une culture étrangère somme toute respectée. Sans trop d’exotisme quoi. Un peu comme Ratatouille et sa représentation de Paris.
C : Alors, est-ce que Coco est conseillé par les Croissants ?
B : Bien sûr. C’est du Pixar bossé et avec du coeur. Ca marcherait la millième fois. Si les clichés du genres ne vous brusquent pas, c’est bon pour vous. C’est de la bonne. Visuellement, c’est un festival d’idée mais l’esthétique de la fête des morts est si foisonnante qu’on aurait pu espérer un film iconique comme ils savent le faire, il faudra se contenter d’un vrai bon film.
C’est déjà pas mal alors. À la prochaine Benjamin ! Peut-être pour un Ghibli, qui sait.
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