C : Cela ne vous a sans doute pas échappé, mais Les Crimes de Grindelwald est en salles depuis quelques semaines déjà. Morgane Giuliani est là pour nous en parler aujourd’hui, bonjour Morgane !
M : Oui difficile de passer à côté, d’autant que l’avant-première mondiale a eu lieu à Paris, là où se passe le film. Les Crimes de Grindelwald ont été réalisés par David Yates, grand fidèle de l’univers Harry Potter, qui avait déjà tourné le premier Animaux Fantastiques et 4 Harry Potter. Au scénario, on retrouve à nouveau J.K. Rowling, l’auteure de la saga originelle.
C : Tu peux nous rappeler de quoi parlent ces Animaux Fantastiques ? C’est une nouvelle saga, c’est ça ?
M : Exactement. Il y aura 5 films en tout, chacun dans une ville et un pays différent. C’est un prequel, puisque l’intrigue se passe bien avant les Harry Potter. Le personnage principal est Norbert Dragonneau, un zoomagiste, c’est-à-dire, un zoologue version monde magique. Il est très connu comme l’auteur d’un livre de zoologie étudié par les jeunes sorciers. Dans le premier film, il débarque à New York pour présenter des créatures qui n’avaient jamais été recensées. Bien sûr, certaines d’entre elles s’échappent et sèment la panique.
C : Ce premier film a permis de découvrir des sorciers ailleurs qu’au Royaume-Uni, où se concentre l’intrigue de Harry Potter.
M : Aux États-Unis, les Moldus, c’est-à-dire, les gens “normaux” qui ne possèdent pas de pouvoirs magiques, sont appelés les Non-Mag. On découvre une tension entre les sorciers voulant se révéler aux Non-Mag, ce qui est interdit, et ceux qui veulent rester dans l’ombre. Par ailleurs, un groupuscule extrémiste de Non-Mag mène une chasse aux sorcières glauque, et c’est dans ce contexte qu’apparaît Croyance Bellebosse. Joué par le fabuleux Ezra Miller, c’est un jeune orphelin qui se découvre sorcier. Maltraité par la femme qui s’occupe de lui, ses pouvoirs ne peuvent pas s’exprimer. Cela crée un Obscurus, une entité magique très puissante qui le rend très dangereux, comme une bombe à retardement, et risque de le faire mourir. À la fin du film, Croyence détruit la moitié de New York malgré lui, et on découvre qu’il était manipulé par Gellert Grindelwald, un mage noir qui avait pris l’apparence d’un membre du Congrès de la magie américain.
C : Gellert Grindelwald est le grand méchant de cette nouvelle saga, c’est ça ?
M : Voilà. Son grand but est que les sorciers prennent le pouvoir sur le monde, et rendent les Moldus esclaves.
EXTRAIT 1
M : Au début des Animaux Fantastiques 2, Gellert Grindelwald réussit à s’enfuir de prison. Son but : retrouver Croyance, qu’il veut rallier à sa cause. C’est Norbert Dragonneau qui est chargé de retrouver Grindelwald, et de l’arrêter. Direction Paris, où Croyance a trouvé refuge.
C : Si c’est une nouvelle saga, on connaît Gellert Grindelwald depuis longtemps.
M : Oh oui, c’est un personnage évoqué de nombreuses fois dans les romans de JK Rowling. Pourquoi ? Parce qu’il était le mage noir le plus puissant au monde jusqu’à ce que Voldemort apparaisse. C’est à lui que Voldemort a dérobé la baguette de Sureau, la baguette de magie noire la plus puissante de l’histoire. Au début du 20e siècle, Grindelwald est très craint parce que c’est ni plus ni moins qu’un terroriste faisant des attentats et essayant d’imposer de force sa politique discriminatoire et meurtrière.
C : C’est Johnny Depp qui incarne Grindelwald.
M : Nous l’avions su à la toute fin du premier Animaux Fantastiques, lorsqu’on découvre que Grindelwald avait pris l’apparence d’un autre homme pendant tout le film. L’arrivée de Johnny Depp avait énervé de nombreux fans, et à raison, puisque l’acteur était alors accusé de violences conjugales par son ex-épouse, Amber Heard. Mais la production a assumé son choix, en s’appuyant sur le fait que les deux anciens époux ont fini par trouver un accord à l’amiable. Même si on aurait préféré que Johnny Depp ne devienne pas un personnage aussi important dans l’univers Harry Potter, il faut reconnaître qu’il tient là l’un de ses meilleurs rôles depuis longtemps. Pas de gestuelle hystérique à la Jack Sparrow, mais un Grindelwald glaçant par son calme impétueux et sa capacité à manipuler n’importe qui.
EXTRAIT 2
M : Le film étudie comment un homme charismatique parvient, petit à petit, à embrigader des gens dans ses idées meurtrières. Comment ? En faisant passer sa folie pour une rationalité à toute épreuve, et en appuyant là où ça fait mal. En tant qu’Occidentaux, l’analogie avec Adolf Hitler paraît évidente lorsqu’on voit Grindelwald mener un discours très rôdé dans une arène. Il veut que les sorciers restent une race pure, et dominent les Moldus. JK Rowling s’était déjà appuyée sur l’eugénisme de la seconde guerre mondiale pour construire le personnage de Voldemort.
C : D’ailleurs, le film permet d’en apprendre plus sur l’univers créé par JK Rowling.
M : C’est comme regarder un cours d’histoire magique, en fin de compte. Par exemple, il aborde la relation entre Albus Dumbledore et Gellert Grindelwald, qui formaient un couple lorsqu’ils étaient jeunes. Et c’est pour cela que Dumbledore demande à Norbert Dragonneau de l’affronter à sa place. C’est la première fois qu’une romance gay est évoquée dans l’univers HP, mais ça reste frileux, on les voit à peine se tenir la main. Dumbledore, joué ici avec beaucoup de malice par Jude Law, voit Grindelwald dans le miroir du Rised, un miroir magique qui vous montre ce que vous désirez le plus. Si vous ne savez pas ce qu’est le miroir du Rised, vous pouvez passer à côté de la symbolique.
EXTRAIT 3
C : On découvre aussi la genèse d’un personnage important : Nagini.
M : Souvenez-vous : Nagini est un serpent gigantesque qui a été de maintes fois utilisé par Voldemort pour commettre ses méfaits. On l’avait oublié, mais il s’agit en fait d’un Maledictus : une personne infecté par une malédiction du sang le transformant en animal, jusqu’à ce qu’elle ne parvienne plus à reprendre une apparence humaine. Ici, Nagini, jouée par Claudia Kim, fait partie d’un cirque, et a croisé la route de Croyance. Elle n’est pas encore maléfique. Croyance, de son côté, est très réceptif des louanges de Grindelwald à son encontre.
C : Est-ce qu’on va voir Les Crimes de Grindelwald ?
M : C’est une bonne suite, très sombre et prenante, avec quelques petits ratés comme le personnage de Leta Lestrange, jouée par Zoë Kravitz, qui aurait mérité d’être plus exploité. On aurait aussi aimé moins de décors en carton pâte pour représenter Paris, mais ce qui reste appréciable dans cette nouvelle saga, est que les nouveaux personnages tiennent la route, et que tout ne tourne pas autour de Norbert Dragonneau. On a hâte de voir le troisième, où le combat entre le bien et le mal, car c’est de ça dont il s’agit, promet d’être incroyable.
C : Les Crimes de Grindelwald c’est actuellement au cinéma. Il est parti pour y rester un moment. Merci Morgane Giuliani et à très vite !
« Les Crimes de Grindelwald », une suite terrifiante aux « Animaux fantastiques »
Il s’agit du deuxième opus de la nouvelle saga de l’univers Harry Potter. Non content de remettre en avant le timide Norbert Dragonneau, « Les Crimes de Grindelwald » traite également d’autres sujets chers aux fans, comme la jeunesse de Dumbledore. Voyons de quoi il en retourne avec Morgane Giuliani, de « Marieclaire.fr ».
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