Benjamin : Bon bon bon…
(doigts qui tricotent sur le micro)
(sifflote…)
Tanguy le retour c’est comme le film Tanguy 1. Allez, à la prochaine les amis.
[JINGLE FIN DE CHRONIQUE
RECORD SCRATCH]
Corentin : Hepepepep Benjamin, d’une tu l’as déjà faite cette blague, et de deux nos gentils auditeurs ont payé pour la chronique complète, tu vas leur donner une chronique complète. Je sais pas moi, tu as qu’à broder en contextualisant le film et le critiquer moins par manque de temps.
B : Je fais ça jamais ça voyons héhéhééhé. Mais que voulez-vous que je vous dise, Tanguy 2 c’est Tanguy 1 en plus gentil et ça n’a pas grand intérêt, sinon de constater que du temps a passé. Ce qui en fait une expérience involontairement crépusculaire. Mais très bien, on y va, rappel des titres pour ce qui est maintenant la SAGA TANGUY.
C : Tanguy, le premier film du TCU, le Tanguy Cinematic Universe, est sorti en salles fin 2001.
B : C’était réalisé par Etienne Chatiliez, qui fait systématiquement un carton à chacune de ses productions. Tatie Danielle, La Vie est un long fleuve tranquille, il y avait toujours un petit quelque chose de social, de piquant et de méchant. Tanguy, c’est l’histoire d’un thésard de 28 ans, très très sinophile, il aime la Chine quoi. Il est ultra qualifié pour le marché de l’emploi, il est brillant, il parle japonais et chinois. Avec ses cours et ses petits boulots, il gagne 25 000 francs par mois… soit presque 4000 euros, il peut conquérir tout Paris. Et pourtant, il reste dans le nid familial. Papa, c’est André Dussolier, Maman c’est Sabine Azéma, et Tanguy c’est Eric Berger. Et Etienne Chatilliez, c’est celui qui a ruiné un prénom ad vitam.
C : Tanguy a fait 4 millions au box office. Avec sa prétention de décrire un phénomène générationnel, il a rameuté tout une génération de spectateurs dans les salles.
B : Parce que Tanguy est un film assez piquant, bien joué, et qui vieillit bien. Le jeu de son trio de tête est impeccable, et il y a un coté acide qu’on ne retrouve plus trop aujourd’hui. Corentin, tu te souviens d’un des trucs les plus drôle d’Un Indien Dans La Ville ? C’est quand Timsit filait des baffes à son gosse.
C : Ouhla, oui, notre appréciation de ce genre d’humour a changé entre temps.
B : Et il y a un petit reliquat de ceci dans Tanguy, parce que les parents vont déployer tous les moyens possible pour le dégouter et le virer de cet appartement géant parisien. Parce que c’est ça l’explication du film, Tanguy il veut juste pas s’en aller d’un T8 en plein Palais Royal, je ne vois pas comment on peut lui en vouloir. Bref, un film devenu culte, et dedans il une phrase prophétique d’Helene Duc, qui joue la grand-mère. Elle dit essayer de trouver l’extrait audio tankaf : “si c’est comme ça, vous l’aurez jusqu’en 2020”. Et elle avait raison… dommage qu’elle n’ai pas survécu assez longtemps pour le voir.
[BANDE ANNONCE TANGUY 2]
B : TANGUY 2 ou, TANGUY LE RETOUR, titre officiel, est un pur produit de commande par les distributeurs. C’est un peu la loose pour Etienne Chatiliez, qui, avant la sortie du film, daubait publiquement sur les formats sériels français : eh ben voilà, il en a lui aussi profité pour sortir son truc médiocre. 16 ans après Tanguy 1, Tanguy a 44 ans et s’est installé en Chine avec femme, fille, et beaux parents, mais on avait pas le budget pour le tournage en Chine alors il revient en France chez ses parents.
C : Avec sa fille. Qui a donc hérité des réflexes de son père.
B : Sa fille qui est super sage, super forte pour réviser le bac, et elle va s’acoquiner d’un cliché vaguement raciste sur pattes, et ils vont beaucoup faire la chose chez les parents de Tanguy, etc etc. Et Tanguy, il est tout triste et apathique, bref pose les deux pieds en canard, c’est la chenille qui redémarre. Le couple de parents est devenu un couple de petits vieux qui s’entretiennent bien. Golf, étirements, séries Netflix, mais ils sont plus âgés. Du coup Dussolier a des soucis de prostate, et Azéma a de l’arthrite. Et je crois que j’avais un peu des deux devant le film. (Voix d’Abraham Simpson) Et j’ai froid et j’ai peur.
C : Tu disais que c’était le même film. Mais quel film ?
B : Un film où Tanguy arrive, s’installe, hésite, il saoule ses parents, ils font des trucs méchants et on se quitte sur une espèce de non-résolution qui est là pour laisser la porte ouverte à un troisième film qui a peu de chances d’arriver. Sinon, on ne trouve pas la rigolerie langagière du premier, le film peine à faire rire et n’y parvient que deux-trois fois. Et encore, c’est sur des blagues un peu racistes… c’est poussif poussif cette histoire.
[TANGUY DEUX LE RETOUR - BA 2 LE RETOUR]
B : Les décors sont tous fadasses, et le film est victime d’un vide technique sidérant. Toutes les comédies cultes ont des ambitions techniques, et là c’est du champ contrechamp mal filmé et mal éclairé, Tanguy Le Retour est un exemple de film numérique absolument intéressant. C’est tout plat et tout mou. C’est pas drôle, ça fait sentir vieux, ça sent le roussi cette histoire.
Et sinon, écoutez, à un moment Sabine Azéma imite involontairement le phoques.
C : Euuuuuuuh… est-ce qu’on recommande Tanguy Le Retour dans les Croissants ?
B : Je crois que j’ai été assez clair. Ca fait donc trois films embarrassants de suite pour Etienne Chatilliez, trois strikes, il faut dégager maintenant. Je lui met un bon 6 sur Le Monde Secret Des Emojis. Mais on est à environ 5 sur Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu II par exemple. Attention Etienne !
C : Eh bien merci Tatie Danielle ! Euh, Benjamin Benoit. A la prochaine !
B : Je vais te TatieDanieller si tu m’envoie pas voir de meilleurs film attention.
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