L’éternel retour du Tamagochi

[EXTRAIT INTRO REPORTAGE INA TAMAGOCHIS]
Corentin : Ils mangent, ils dorment, ils vont sur le pot, il re-mangent puis ils meurent, je ne parle pas des chroniqueurs des Croissants mais bien des Tamagochis. Les bestioles virtuelles de Bandai qui reviennent tout le temps. Mais elles reviennent toujours pour quelque jours avant de mieux disparaître. On accueille Benjamin Benoit pour nous en parler.

Benjamin : Ah bah ça, soyez sûr que ça parle de l’un de mes microfétiches, donc je suis sur le coup. Ca mériterait un jingle, tiens. La chroniiique sur un microfétiche de Benjaamiiiiiin. Mais je vais quand même rappeller ce qu’est un Tamagochi, pour les deux du fond qui seraient nés après 2000.
C : C’est une bestiole virtuelle qui a été vendue par millions. Une bestiole ovipare.

B : Un Tamagochi est un animal virtuel. Enfin, une bestiole virtuelle. Enfin... un bidule que vous trimballez sur une mini-console de la taille d’un porte-clé, avec un écran minuscule de 16 pixels de coté. Ils prennent « vie » en 1996 grace à la société Bandai, et plus paticulièrement par Aki Maita qui a gagné le prix IgnNobel d’Économie l’année suivante “pour les millions d’heures perdues au travail”. Le Tamagochi est d’ailleurs l’un des facteurs majeurs qui propulsera la saga Pokémon dans le monde entier. Ici, le joueur a une bestiole qu’elle doit faire tenir en vie le plus longtemps possible : le nourrir, le laver, et ramasser ses cybercrottes. Alors attention… la France a PEUR

[REPORTAGE EDIFIANT 2 SUR LES TAMAGOCHIS, ADDICTION]

B : Bref, les créatures ont un compteur de bonheur, de faim, de discipline qu’il faut maintenir. Tout le sel de la chose est de lui apprendre à aller sur le pot et à pas faire ses besoin par terre. C’est comme un bébé, mais en mignon, en vraiment beaucoup moins cher et en moins bruyant. Les enfants étaient gagas du concept, et l’objet très portatif. Du coup tout les écoliers voyaient leur créatures mourir parce qu’ils ne pouvaient pas répondre à leurs besoins en plein cours, et les profs n’étaient pas ravis de la distraction constante. J’ai fait la même chose au collège, avec un équivalent très proche - avec le bon jeu, la carte mémoire de la console Dreamcast pouvait se transformer en Tamagotchi.

C : Alors c’est intéressant ce que tu dis, parce que les Tamagochis ont eu moult adaptations en jeux vidéo, ou au moins des concepts proches.

B : Alors déjà l’objet de base a eu une quarantaine de versions pour améliorer l’idée, mais ce qui nous intéresse c’est la pérennité du concept, qui revient tout le temps d’une manière ou d’une autre. De nombreux jeux vidéo Tamagochis ont été publiés, majoritairement sur des consoles Nintendo. Game Boy, Nintendo 64, Wii, DS, 3DS. Et Nintendo aime ce concept, a fait le maximum pour toucher l’occident avec. On peut citer Nintendogs, où là ce sont clairement des chiots de compagnie, voire Tomodachi Friends - où on peut faire joujou avec des avatars à l’éfigie de qui vous voulez. Ils reviennent déjà régulièrement, et je vous épargne une longue liste de citation d’articles qui titrent « le retour des Tamagochis » à chaque fois que Bandai essaie de faire revenir le joujou dans nos esprits.

[UN AUTRE EXTRAIT//EXTRAIT VINZVINCENT]

B : En octobre 2017, les cyberbêtes rererereviennent pour fêter leurs 20 ans. Mais là, on est entre la nostalgie et la muséification. Les Tamagochis sont réédités, et ils ne visent que le public d’origine, aujourd’hui autour de la trentaine. On sent que le but n’est que de retrouver une vague sensation, puisqu’il y a beaucoup moins de possibilités. Les concepteurs ont volontairement retiré de la profondeur au jeu, parce qu’ils sont partis du principe qu’ils avaient aussi une vie active. Ca me semble à la fois très logique et pas logique du tout. Bref.

C : Puis ils sont rererererevenus, et cette fois sur Smartphone.

B : Alors oui, bien sûr qu’on a pas attendu mi-mars 2018 pour faire des applications proches. Mais là je te parle de produits officiels et licenciés. Le 15 Mars, Bandai Namco sort My Tamagochi Forever sur mobiles iOS et Android. Il est vraiment très difficile de parler de jeu, puisqu’il y a moins d’interaction que ce qu’un jeu comme Tomodachi Life pouvait le faire. On choisit une mascotte mignonne, en 3 dimensions et on le regarde sans pouvoir faire grand chose, sinon les habiller. Et qui dit fringues, dit MICROTRANSACTIONS ! Vous pourrez dépenser tout votre PEL pour trouver le cybershort de vos rêves. Dépenser son argent est la principale innovation de cette version, on peut vaguement faire moins de choses que pour le concept de base. C’est le paradoxe, plus le temps passe, moins le jeu devient complexe. Il y a vingt ans, on croyait qu’il suffisait d’appuyer sur un bouton en permanence et rien d’autre, on avait juste anticipé les notifications. Et là, la prophécie se réalise. On a vidé les Tamagochis de leur substance pour en garder la peau.

C : Par contre, il est intéressant de constater qu’ils savent s’insérer dans leur temps.

B : Oui, dans le sens où cette version intégre la réalité augmentée avec l’appareil de votre Smartphone. Il était difficile de faire l’impasse sur l’influence de Pokémon Go.

C : C’est un peu symptomatique de notre société, ou de la société japonaise qui s’exprime à travers nous.

B : Quelle analyse Corentin ! Ahlala je suis bien d’accord ! Vous ne le savez sans doute doute pas, mais le Japon propose des tas d’oeuvre de fiction de compagnie. Surtout des animes. Tromper sa solitude avec une nana qui dort à vos coté pendant huit heures en dessin animé, c’est Sleeping With Hinako. Si vous voulez avoir un ou une amie animée, vous pouvez mater One Room sur Crunchyroll. Un Tamagochis, c’est le coeur du concept. Un peu comme un feu de cheminée sur Netflix.

C : En plus mignon.
B : Avec des cybercacas. C’est très important.