[MUSIQUE - Le plastique c’est fantastique - Elmer Food Beat 5s]
Corentin : L’alarme retentissait déjà depuis quelques années mais voilà que l’ONU Environnement nous tire les oreilles. Dans un rapport publié le 5 juin dernier à l’occasion de la journée mondiale de l’environnement, l’organisation internationale s’inquiète de notre consommation de matières plastiques. Quel est le constat ? Que faut-il faire ? Qu’est-ce que le plastique ? Les réponses à ces questions aujourd’hui avec Laura Aupiais. Bonjour...
L : Bonjour, Corentin, bonjour à tous. Le plastique est partout, il se consomme, se réutilise et se jette. Il peut avoir une multitude de formes, de couleurs et de propriétés.
Mais, parce qu’il y un mais. On en consomme trop. Rien de nouveau vous me direz. C’est en réalité, 5000 milliards de sacs plastiques qui sont consommés chaque année dans le monde. On estime à 9 milliards de tonnes de matières plastiques produites par an sur la planète.
Or sur ces 9 milliards seulement 9% sont recyclés. Le reste termine dans les décharges ou dans la Nature.
Le rapport de L’ONU Environnement nous signale aussi que 13 millions de tonnes de plastique pénètrent les océans ce qui nuit considérablement à la biodiversité.
Corentin : Pourquoi ?
L : D’après certaines associations de préservation de la biodiversité, les filets de pêche abandonnés ou perdus accidentellement causeraient la mort d’à peu près 100 000 oiseaux et animaux marins chaque année.
De même pour l’ingestion de plastique par ces animaux. C’est une cause de mortalité qui peut affecter 660 espèces.
Autre chose à savoir, il existe dans chacun des océans terrestres, 5 immenses amas de plastiques qui voguent au grés des vents et des courants. Il y a un dans le pacifique Nord, un dans le pacifique sud. Deux autres dans l’atlantique et un dernier dans l’océan indien. Et ils sont composés de déchets plastiques qui viennent du continent.
Corentin : Et qu’engendrent ces océans de plastiques ?
L : Alors ce 7e continent ou Trash vortex comme certains le nomment, est un danger parce qu’il altère les écosystèmes et leurs équilibres fragiles. De plus, il permet la prolifération et la propagation d’espèces invasives et notamment les bactéries.
Et il met très longtemps à se dégrader. Entre 100 et 450 ans.
Dans le reportage d’Arte que l’on va écouter, on entend Charles Moore, océanographe et Lorena Rios, biologiste dresser le constat.
[SON 1 - Pollution Plastique - Global Mag’- Arte - 45s]
Corentin : Est-ce que le plastique pose un problème pour les être humains également ?
L : Nous ne sommes pas épargnés. Le rapport de l’ONU explique que les sacs plastiques notamment bouchent les égouts et que cela fournit des aires de reproductions idéales pour les moustiques et d’autres parasites. Et par conséquent, cela favorise la transmission de maladies comme le paludisme.
Et on a déjà trouvé des traces de micro-plastiques dans le sel de table vendus en supermarchés. Et c’est aussi possible avec l’eau dans des bouteilles plastiques.
Corentin : Et c’est dangereux pour la santé ?
L : Pour le moment, on ne sait pas. Il n’existe pas d’études approfondies sur le sujet. Mais on peut imaginer que comme ce n’est pas quelque chose d’utile pour notre corps et notre organisme, en grande quantité cela peut provoquer des dégats…
Corentin : Et que recommanderait l’ONU pour endiguer l’épidémie de plastique ?
L : Les auteurs du rapport saluent le début de prise de conscience des gouvernements et des citoyens face à l’ampleur du problème mais jugent les mesures appliquées trop légères.
Car aujourd’hui, nous n’arrivons même pas à faire face à la quantité de plastique que nous produisons. Et cela risque d’augmenter : 12 milliards de tonnes déchets plastiques en 2050.
Du coup, ils préconisent une recherche active de matériaux alternatifs mais surtout des moyens plus conséquent pour changer nos habitudes de consommation.
Corentin : Le recyclage ne serait-il pas la solution ?
L : C’est ce que souhaite le gouvernement à l’issue du G7 qui s’est tenu le 8 et 9 juin dernier. Il vise le recyclage de 100% des plastiques à l’horizon 2030.
Mais ce n’est pas une solution miracle. Nathalie Gontard alors invitée d’Hervé Gardette dans l’émission du grain à moudre sur France Culture nous explique les limites du recyclage
[SON 2 - Peut-on se passer de plastique - Du grain à Moudre (France Culture) - 26’59>27’20 - 21s]
J’ajouterai également que les plastiques soi-disant biodégradables ne le sont pas vraiment puisqu’il leur faut une température de 50°C pour se décomposer. Or vous le devinez, il n’y a aucun océan au monde atteignant cette température.
Corentin : Que faut-il faire ?
L : Le problème, encore un, c’est qu’il n’y a pas vraiment de réponse à cette question. Tout du moins à court terme. L’ONU Environnement recommande de mieux collecter et recycler le plastique et de communier les forces des industriels, des gouvernements et des citoyens pour limiter les déchets plastiques.
Je ne vois qu’une seule solution, créer des emballages comestibles…
Corentin : La sensibilisation sera certainement la clef, également. Merci Laura d’y avoir participé et on se retrouve très vite.
Le plastique, c’est fantastique, mais pas pour les océans
Le plastique est bien pratique dans la vie courante, mais à cause de son caractère très polluant, il n’est pas non plus dénué de défauts. Avec Laura Aupiais, nous allons essayer de faire l’état des lieux de ces déchets qui forment de véritables continents flottants sur les océans.
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