Corentin : Aujourd’hui, Geoffroy Husson de Frandroid vient encore une fois nous parler de constructeurs chinois de smartphones. Alors, ça sera Huawei ou Xiaomi cette fois ?
Geoffroy : Aucun des deux, Corentin, cette fois je vais vous parler en détail d’un autre groupe chinois, qui a su se hisser parmi les principaux acteurs de l’industrie du smartphone en quelques années à peine. Si je te parle de BBK Electronics, Corentin, ça te dit quelque chose ?
C : Pas grand-chose, non ?
G : Et pourtant c’est devenu l’une des références, notamment grâce à trois de ses marques : Oppo, Vivo, et surtout OnePlus.
C : Ah, mais oui, OnePlus je connais. Mais ils n’étaient pas indépendants eux ?
G : Pas du tout. OnePlus, qui s’est lancé en 2013, est effectivement sorti de nulle part, du moins pour le grand public européen et américain. Et pourtant, derrière eux, il y a le groupe BBK Electronics, spécialiste chinois de l’électroménager en particulier et même des smartphones avec sa marque Oppo. Et cette année, ils comptent bien s’attaquer au monde entier.
C : Mais c’est déjà le cas avec OnePlus, non ?
G : Disons que OnePlus c’est leur fer-de-lance en Europe et aux États-Unis. Mais ce n’est pas la marque du groupe qui fait le plus de chiffre. Forcément, le territoire où le constructeur vend le plus, c’est là où il y a le plus de clients potentiels, à savoir la Chine. Et là-bas, c’est Oppo qui cartonne.
C : Ça fait plusieurs fois que tu parles de Oppo, mais ils ont quoi de particulier leurs smartphones ?
G : Eh bien ça dépend. Pendant longtemps, ils n’ont été qu’une marque chinoise parmi d’autres, comme Meizu ou ZTE, qui ont fini par partir de France devant leurs faibles ventes et leur manque d’innovation. Et puis en 2016, ils ont commencé à produire des design que l’on ne voyait pas jusqu’à présent.
En gros, la plupart des fonctionnalités qu’on découvre depuis deux ans sur les smartphones, on les a d’abord eues sur des appareils Oppo. Le lecteur d’empreintes digitales intégré à l’écran, comme il va arriver chez OnePlus et est déjà disponible chez Huawei, c’est eux. L’encoche beaucoup plus fine en haut de l’écran, en forme de goutte, c’est eux aussi. Ils travailleraient même sur un smartphone avec un appareil photo pour les selfies au beau milieu de l’écran, entouré par une dalle LCD de tous les côtés.
C : Oh ça a l’air hyper intéressant ! Mais ça doit coûter super cher !
G : Eh bien même pas Corentin. La marque est connue pour ses prix assez attractifs. En fait, on peut parler d’antichambre de OnePlus quelque part. Oppo propose des design innovants, avec des composants milieu de gamme pour le marché chinois, et si ça marche, BBK Electronics va les transposer sur les smartphones OnePlus, plus performants et à destination de l’internationale.
En revanche oui, il y a un smartphone Oppo qui coûte bonbon, c’est l’Oppo Find X. Il est disponible en France, mais il faut y mettre le prix. 1000 euros, tout de même.
C : Ah, mais oui, tu en avais déjà parlé de celui-là !
G : Tout à fait, dans ma chronique sur les smartphones coulissants et à clapet. C’est un smartphone qui n’a pas de rebord. Nulle part. Et pas d’encoche non plus. C’est juste un grand écran, hyper design, avec une partie télescopique qui sort du châssis pour laisser découvrir l’appareil photo. C’est ce que décrivait récemment Pierre du site Android Pit.
[Insert Android Pit]
Et tant qu’on est dans les smartphones à appareil photo télescopique, c’est cette fois une technologie qui nous vient de Vivo, une autre marque du groupe BBK Electronics.
C : Ça ne me dit rien du tout, Vivo…
G : C’est normal, ils ne sont pas encore implantés en France, même si tout laisse penser que ça ne devrait pas tarder. La marque était l’un des sponsors de la dernière coupe du monde, donc tu as déjà dû voir passer son logo.
Mais c’est vrai que pour le grand public, c’est un constructeur assez inconnu. Parmi les principaux modèles, on peut citer le Vivo Nex S, avec son appareil photo télescopique, qui était donc le premier du genre sur le marché, comme l’expliquait mon collègue Maxime sur la chaîne YouTube de Frandroid.
[Insert Maxime]
Et puis Vivo, c’est aussi toute une flopée d’appareils milieu de gamme, dans la même veine que ceux que l’on trouve chez Oppo.
C : D’accord, donc Oppo et Vivo je vois. On passe à OnePlus ?
G : On peut passer à OnePlus, mais je pense que les auditeurs et auditrices connaissent déjà bien la marque. La particularité du constructeur, c’est tout de même de ne lancer que deux smartphones par an, contre une dizaine pour ses cousins, et de viser à chaque fois une qualité premium.
Ça reste probablement à l’heure actuelle l’un des meilleurs rapports qualité-prix du marché, avec une excellente interface utilisateur et une bonne puissance. Bref, avec un smartphone OnePlus a priori on ne se trompe pas.
Non, le plus intéressant récemment, c’est la quatrième marque de smartphone lancée par BBK Electronics : Realme.
C : Ouais bah pareil, je ne connais pas.
G : C’est normal je viens de te dire que la marque est toute jeune. En fait, elle a été lancée en mai 2018 par l’un des responsables de Oppo, d’abord en tant que marque interne du constructeur. Ils ont alors lancé un premier smartphone, le Realme 1. Logique.
En août, Realme a finalement pris son indépendance en tant que filiale à part de BBK et en lançant un deuxième smartphone, le Realme 2. Et puis finalement, c’est un troisième appareil, le Realme 2 Pro, qui a été lancé fin septembre.
C : Bon c’est très bien tout ça, mais ça vaut quoi ?
G : Pas grand-chose. Foncièrement, on est sur le même modèle milieu de gamme que Oppo et Vivo, mais avec une ambition distincte : se lancer dans le monde entier. Realme n’a pas vocation à être une autre marque destinée au marché chinois. Non, ils veulent surtout attaquer le deuxième marché au monde : l’Inde.
Ils ont pris un PDG indien et surtout, leurs smartphones ne sont pour l’instant disponibles que dans ce pays. Même pas en Chine. Et n’essayez pas de les commander sur Gearbest ou Aliexpress, ils n’y sont pas.
C : Mais avec autant de marchés différents, ils n’ont pas tendance à se disperser dans le groupe ?
G : Eh non, Corentin, au contraire. Parce que chaque marque à sa cible. La Chine pour Oppo et Vivo, l’Inde pour Realme et l’Europe et les États-Unis pour OnePlus. A la fin, ça permet à BBK Electronics de s’implanter partout et de couvrir tous les territoires. Et qui sait, de profiter de l’implantation de chaque marque pour grappiller petit à petit des places à ses compatriotes Xiaomi et Huawei sur le marché mondial des smartphones.
C : Eh bien merci Geoffroy pour ce petit cours d’économie et cette présentation du groupe BBK Electronics et à bientôt !
OnePlus, Oppo, Vivo, Realme : BBK mis sur le gril du marché mondial
Si je vous dis BBK Electronics, ça ne vous dira sûrement rien. Par contre, si je vous dis OnePlus, là ça vous parle peut-être ! Outre OnePlus, ce géant de l’ombre chinois détient de nombreuses marques à travers le monde. Geoffroy Husson de « FrAndroid » nous explique comment BBK Electronics se divise lui-même pour mieux régner sur tous les marchés.
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