Corentin : Jeux vidéo aujourd’hui, et pas n’importe lequel. Jeu vidéo de Bioware, société canadienne où le géant EA a mis ses billes, grands spécialistes des aventures spatiales. J’accueille notre spécialiste en jeux où il y a des armures spatiales du futur, Benjamin Benoit. Range tes torpilles à protons Benjamin !
Benjamin : Bonjour les amis ! J’amarre dans le spatioport, je retire mon casque et je suis à vous. C’est pas du tout le même jeu mais j’ai frôlé l’addiction à Elite Dangerous y’a pas si longtemps… c’est une simulation de camionneur, mais dans l’espace infini, c’est super. Non, aujourd’hui on va parler d’Anthem. L’Hymne avec un grand H. Mais aussi du studio Bioware, qui sait très bien faire des jeux dans cet environnement là.
C : Ce sont les auteurs de l’iconique Mass Effect, qui parlera à de très nombreux joueurs.
B : Assurément. Mass Effect était une trilogie qui a laissé sa trace dans le genre et le medium, malgré des défauts, eux aussi, iconiques. Mais toute personne ayant joué à ces jeux seront encore capables de réciter une ou deux races d’aliens de cet univers de science-fiction, preuve que le jeu, au moins dans son exposition et son travail de fond, faisait bien les choses. Un peu moins de sept ans plus tard, nous voilà une génération plus loin, sur Xbox One, PC et PS4 avec Anthem.
[TEASER 1]
Un autre jeu pour les cowboys de l’espace, mais très inspiré de ce que propose The Division ou Destiny. On pourrait même arguer que c’est un mélange exact entre les deux. On part faire des missions, toujours en équipe de quatre personnes en ligne, ce qui implique d’ailleurs de payer un abonnement supplémentaires sur consoles. On massacre des monstres, on récupère du matériel, puis on massacre des monstres plus forts puis on récupère du matériel de meilleur qualité, et voilà l’essence de ce jeu et de quelques autres.
C : Le coeur du gameplay d’Anthem était très prometteur.
B : L’idée centrale est très bien exécutée. On incarne ce qu’on appelle un freelance pour dégommer du space-monstre, mais pas juste avec nos petits poings. On monte dans des armures super sophistiquées façon Iron Man. Il y a quatre classes de javelins, c’est leurs noms. Un gros lourdaud qui tabasse, un équilibré… moi j’ai pris le truc super agile et rapide. Mais on peut en faire des choses dans ces armures ! On court, au saute, on double saute, et paf une pression de bouton et on s’envole. On décolle partout, on plonge pour refroidir les moteurs, on se rend où tu veux quand tu veux. Tu te mets en vol stationnaire pour arroser les méchants, tu atterris exactement là où tu en avais l’intention, tu plonges dans l’eau et tu repars vers les cieux… c’est super grisant, très maniable et plutôt bien exécuté. Donc ça c’est vraiment l’atout MAJEUR d’Anthem.
C : J’espère qu’il y a de la place pour faire toutes ces super galipettes dans les airs.
B : Oui, le gameplay est particulièrement vertical, et le monde ouvert a été pensé à la mesure de ce qu’offrent les javelins. C’était une prérogative, et la promesse est tenue. Bon c’est pas la diversité d’environnements qui étouffe le jeu, mais au moins il y a le bac à sable qui va avec les joujous qu’on t’offre.
C : Mais il y a un gros problème. Enfin, plusieurs gros problèmes.
B : On peut les regrouper en deux gros gros soucis, qui peuvent miner l’expérience selon vos attentes sur le jeu.
Le premier, c’est que l’univers est affreusement générique. On te bombarde de technoblabla, de termes techniques locaux, de noms de races d’aliens, de factions, tu ne comprends rien de tout ça. Je ne suis toujours pas sur d’avoir compris le scénario, et la place de marché qui sert de hub est le truc le plus triste de sa génération. C’est un petite drame cette histoire. Ils sont là, d’un bout à l’autre du jeu, à ne pas savoir quoi faire, ils n’ont pas bougé, ils répètent les mêmes trucs automatiquement. Bref, c’est morbide et tout le monde a perdu son âme, mauvais délire. Et cet univers qui a probablement demandé beaucoup de travail, on te le lance au visage dans un codex rempli de textes que tu n’ouvriras probablement jamais car ça n’aura jamais de réel intérêt.
[CHRISTINE & THE QUEENS - SCIENCE FICTION]
C : Mais il y aussi un autre souci majeur, dans la forme et dans le fond.
B : Et c’est encore plus un problème. Anthem est un jeu qui tourne vite en boucle. Les missions se ressemblent toutes, on jongle entre les deux mêmes environnements et trois types de consignes : éliminer, traverser et collecter. Et ça c’est tout le jeu. Les missions manquent affreusement de génie, de diversité, et ça cause même de sacrées dissonances ludo-narratives. Quand le jeu se termine, il y a une vraie sensation d’incomplétude. Anthem est un jeu trop répétitif, que vous allez rapidement jouer mécaniquement en écoutant un podcast OU LES CROISSANTS. Et c’est surtout un jeu pas fini, qui mise trop sur le long terme. Pour rester dans la théma spatiale, ça rappelle No Man’s Sky, avec un peu plus de fun.
C : Aïe aïe aïe, le bilan est plus mitigé qu’il n’y paraît. Est-ce qu’on se laisse tenter par Anthem ?
B : Franchement oui, pourquoi pas, mais en toute connaissance de cause. Déjà je pense que vous pouvez surveiller les bacs d’occasion, et malheureusement le jeu fait un assez mauvais démarrage en plus d’un lancement super foireux sur PC, bref tout ça c’est derrière lui. Mais Anthem sera peut-être un bien meilleur jeu une fois que les trous auront été comblés. Vous pouvez vous laisser tenter en sachant que le jeu est très très imparfait… ou juste attendre un peu que ça devienne plus consistant. Parce qu’Anthem est un très bon prologue, mais ce n’est qu’un prologue de quelque chose de bien plus grandiose.
C : On y était presque ! Mais au moins, le potentiel est là. Bon ben on va attendre que Bioware termine son jeu, et en attendant, qu’est-ce qu’on regarde comme Space Benjamin ?
B : Red Dwarf. C’était très facile comme question.
0:00
5:38
Vous êtes sur une page de podcast. En cas de difficulté pour écouter ce document sonore, vous pouvez consulter sa retranscription rapide ci-dessous.