16 étudiants enfermés dans une école par un ours mécanique psychopathe. Le seul moyen pour eux de sortir est de perpétrer un meurtre et de ne pas se faire attraper par les autres. Si le principe vous dit vaguement quelque chose, c’est que vous avez certainement déjà goûté aux joies macabres de Danganronpa. Le visual novel d’enquête de Spike Chunsoft dont le premier épisode est sorti en 2010 au Japon et en 2014 chez nous. Pour les autres, laissez-moi vous introduire à un jeu à la fois hilarant et tourmenté, car après un 2e opus arrivé chez nous la même année et un spin-off plutôt moyen en 2015, voici un troisième volet très solide avec Danganronpa V3.
Le jeu commence comme d’habitude, vous incarnez un élève parmi 16 « ultimate ». Ultimate dans le jargon Danganronpa, ça veut dire que l’élève en question excelle dans un domaine en particulier. En l’occurrence, cette fois-ci, nous aurons droit à une Ultimate Pianiste, un Ultimate Détective, un Ultimate Tennisman, une Ultimate Femme de Ménage, une Ultimate Aïkidoka, etc. Bref, vous aurez compris le principe.
Ils sont tous délirants à leur propre manière. Quand l’un se prend pour un génie du mal, l’autre restera particulièrement silencieuse. Quand l’une fait systématiquement référence au sexe ou à ses propres excréments (oui oui), l’autre aura été élevé par des loups et s’exprimera comme un enfant de 5 ans. Bref, comme à l’accoutumée, le casting est haut en couleur, les dialogues sont tantôt profonds, tantôt fleuris, tantôt complètement absurdes et chacun s’attachera à l’une ou l’autre des ces personnalités variées.
Les règles du jeu mises en place par Monokuma, cet ours noir et blanc récurrent et particulièrement sadique, seront vites connues. Pour sortir vivant de l’école, un des élèves devra en tuer un autre. Puis, il devra sortir innocenté d’un procès dans lequel tout le monde est à la fois juge et suspect. À l’issue de la séance, tout le monde vote. Si le bon coupable est désigné à la majorité, seul celui-ci est exécuté et la vie scolaire reprend son cours. Mais si la majorité se trompe et vote pour un innocent, tout le monde est mis à mort sauf le coupable qui lui, partira libre du tribunal et de l’école.
Les règles sont simples et brutales. Mais alors comment ça se passe dans les faits. Eh bien, évidemment, tout est scénarisé et on ne peut pas décider, comme ça, de tuer quelqu’un ! Pour ceux qui ne connaissent pas les codes du visual novel, la plupart des scènes se résument à une simple illustration de la personne qui parle ainsi qu’une boîte de texte. Allez, parfois, quelques doublages sont également p. Ah, et à ce propos, notez qu’en plus de la version anglaise, le jeu a été traduit en Français dans le texte et les voix japonaises sont disponibles au téléchargement. C’est suffisamment rare pour être signalé quant à ce type de jeu.
Mais, oui. Vous l’aurez compris. Danganronpa, c’est énormément de texte et si vous n’aimez pas ça, mieux vaut passer son chemin. En même temps, dans visual novel, il y a novel, donc on ne peut pas dire que ce soit une grande surprise. Cela signifie également que l’intérêt du titre se situe dans son scénario qui cherche à chaque chapitre à surprendre le joueur. Pourquoi ces élèves sont-ils enfermés dans cette école ? Qui force ces élèves à s’entretuer ? Y a-t-il un traître parmi ces 16 élèves ? Voilà autant de questions qui trouveront, ou non, une réponse tout au long des différents chapitres du jeu.
Chaque chapitre est découpé en plusieurs sous-parties. D’abord les phases de “temps libre” où il est possible de former des liens avec les autres élèves. Pas forcément le plus passionnant, mais c’est souvent à ce moment-là que l’intrigue principale progresse.
Puis arrive la phase d’enquête qui se déroule juste après la découverte d’un cadavre. Elles s’apparentent à du point & click, mais restent extrêmement balisées. Il est par exemple impossible de quitter une pièce dans laquelle il reste des indices à trouver, on vous indique la salle suivante à visiter et il y a même une touche pour mettre en surbrillance tous les éléments pertinents à analyser.
Une fois cette formalité passée, c’est là que le jeu entre dans sa phase la plus interactive avec les procès. La plupart du temps ce sont les « Non Stop Debate » qui feront progresser les discussion. Durant ces séquences à la première personne, vous avez un pistolet chargé de balles de vérité. Il s’agit tout simplement des preuves que vous aurez récolté, mais sous la forme de munitions. Puis, dès que vous voyez une proposition qui contredit une de vos preuve, PAN ! Vous tirez dessus avec la bonne balle.
À d’autres occasion, on vous demandera de souscrire à l’affirmation de quelqu’un en tirant dessus avec une preuve qui l’appuie. Parfois même, et c’est une nouveauté, vous devez mentir pour regagner l’avantage dans les débat. En maintenant le bouton de tir, la preuve chargée prendra le sens exactement inverse. Cependant attention, car le mensonge doit rester crédible. De toute manière, pas d’inquiétude à avoir, le jeu vous fait comprendre quand il faut bluffer ou non. Evidemment, dans tous les cas de figure, si vous vous trompez, une barre de vie descend et si elle arrive à zéro, c’est le game over.
Comme dans les anciens épisodes, d’autres phases beaucoup moins concluante feront avancer les débats.
Comme le bon vieux pendu, toujours aussi mal branlé, durant lequel le jeu cherchera à vous faire deviner un mot.
Le tout juste sympathique Psyche Taxi qui remplace le Logic Dive du deuxième épisode, dans lequel vous devez collecter les lettres d’une question sur une route et prendre en auto-stop la bonne réponse, oui oui. Le bif-bof Mind Mine, puzzle game dans lequel vous devez déterrer la bonne réponse à une question donnée. Le Debate Scrum, ou l’assemblée est divisée en deux groupes en désaccord et où vous devez contrer des arguments en repérant des mots clefs dans les phrases. Le pas terrible Rebutal Showdown où vous devez trancher avec le bon sabre les arguments d’un adversaire. L’horrible Argument Armament, sorte de jeu de rythme foireux ou vous devez acculer le coupable.
Mais heureusement, heureusement, il y a le formidable Closing Argument, dans lequel on vous demande de reconstituer une bande dessinée qui résume tout le déroulement du meurtre et qui représente toujours un point d’orgue magnifique.
Danganronpa V3 est dans la continuité du 2. Il semble toujours être dans l’expérimentation de gameplay, ce qui donne in fine des phases plus ou moins réussies durant les procès. Cependant, c’est réellement par son scénario, toujours dans un excès maîtrisé, que Danganronpa V3 parvient à rester une expérience mémorable. Il ne plaira pas à ceux qui sont trop proche d’un certain classicisme narratif, mais ce qui est certain, c’est qu’il ne peut pas laisser indifférent. Surtout par sa fin complètement over the top qui continuera de faire cogiter ceux qui pensaient avoir tout vu dans ces jeux de ce type. Ah ! Et si vous êtes du genre sensible, faites attention, car le jeu propose son lot de morts très TRÈS injustes. [Extrait]
Alors, faut-il jouer à Danganronpa V3 ?
Les Croissants disent “Oui !“ À condition que :
Vous n’ayez rien contre le texte en quantité industrielle
Vous soyez adeptes de scénario fumeux
Vous ayez fait les deux premiers. C’est pas obligatoire, mais c’est quand même vivement recommandé.
Vous soyez prêt à avoir votre coeur brisé parce que votre personnage préféré est mort de la manière la plus injuste qui soit.
Danganronpa V3, c’est sur PS4, PS Vita et PC. Ça coûte entre 40 et 60 euros neuf, et c’est déjà disponible.
« Danganronpa V3 » : élèves en classe affaires
Seize étudiants enfermés dans une école par un ours mécanique psychopathe. Si cela vous dit vaguement quelque chose, c’est que vous avez certainement déjà goûté aux joies macabres de « Danganronpa », le jeu dont Corentin nous présente le nouvel opus aujourd’hui.
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