Titre : L’enfer est pavé de bonnes intentions
Darksiders III
Durée estimée :
Corentin : Aujourd’hui, Pierre-Alexandre Rouillon de Gamekult va nous parler de ses dernières vacances qui, si je ne me trompe pas, étaient dans un endroit un peu particulier. Bonjour Pierre-Alexandre ! Ola, quel beau bronzage dis donc !
Pierre-Alexandre :
Salut Corentin !
En effet ouais, j’ai peut-être pris quelques coups de soleil parce que je suis allé tout droit en enfer avec Darksiders III
[MUSIQUE]Darksiders01
C : Ah oui en effet, j’avais pas vu les cloques et les cicatrices à côté des traces de bronzage ! Mais euh, du coup, ça va ?
P : Ben écoute on fait aller, même si le voyage a été un peu plus mouvementé que prévu.
Mais comme d’habitude, avant d’entrer dans le vif du sujet, un petit peu d’historique :
A l’origine, le premier Darksiders a été développé en 2010 par le studio Vigil Games, un studio qui, parmi ses fondateurs, comptait un certain Joe Madureira - dessinateur de comics, principalement connu pour son travail sur Uncanny X-Men et surtout sa propre BD : Battle Chasers.
C : Ah ben oui, c’était l’espèce de Zelda gothique où on jouait un cavalier de l’Apocalypse, c’est ça ?
P : Tout à fait ! On incarnait Guerre, un gros balèze avec une énorme épée, qui défonçait des légions de démons et résolvait ici ou là quelques énigmes.
Fort d’un joli petit succès, le jeu a eu une suite, habilement nommée Darksiders 2, qui nous mettait cette fois dans les bottines de Mort, deuxième cavalier de l’Apocalypse qui, une fois encore, défonçait des légions de Démons, mais cette fois avec une faux.
C : Et cet épisode là, il valait quoi ?
P : Il a eu plutôt bonne presse mais je t’avoue qu’il m’est vite tombé des mains et, surtout, peu après la sortie, la société THQ (qui détenait Vigil Games) a malheureusement fait faillite, avant d’être racheté par Nordic Games, aujourd’hui appelé THQ Nordic. [REPRISE APRES]
C : Et pourtant un troisième épisode vient de sortir !
P : Et oui parce que, belle histoire de Noel oblige, THQ Nordic avait la licence, ce qui a motivé des anciens de Vigil à monter Gunfire Games et lancer le développement d’un troisième épisode, que j’ai terminé il y a quelques jours.
[MUSIQUE]Darksiders02
P : Après Guerre et Mort, nous voilà dans les cuissardes de Fury, seule cavalière de la famille et, comme tu l’imagines, particulièrement énervée.
C’est le chaos total sur Terre et, histoire de rétablir l’équilibre cosmique et arrêter tout ce bordel, Fury doit tabasser des hordes de monstre ou de démons mais, surtout, les sept péchés capitaux.
C : Ah c’est rigolo ça !
P : Ouais et puis pour le coup, c’est presque trop peu exploité dans le jeu vidéo alors que ça permet de s’éclater niveau design et direction artistique !
C : Et il se sont éclatés, là ?
P : Plutôt, ouais ! La direction artistique est clairement un des bons points du jeu. Elle est assez souvent générique, malheureusement, mais elle réserve quelques gros moments de bravoure, notamment contre les boss.
Et “générique”, c’est un peu le mot qui m’a collé au cervelet pendant la majeure partie de l’aventure.
Le problème de Darksiders III, c’est que sa conception a visiblement été faite en regardant ce qui fonctionnait bien chez les autres. Du coup on se retrouve avec un jeu qui ne sait pas trop où il habite entre Zelda, Bayonetta, ou Dark Souls.
C : Ah non hein ! On avait dit qu’on arrêtait de dire Dark Souls pour tout et n’importe quoi, là !
P : Mais j’y peux rien !
C’est pas ma faute si on se bat en tournant autour d’ennemis qui arrachent la barre de vie en deux coups,
si on réapparaît à des stèles fixes à chaque mort,
si l’univers du jeu est plein de zones interconnectées par des raccourcis sans carte pour se repérer
ou si on achète ses niveaux avec des âmes avant de trouver des éclats d’Adamantine pour améliorer ses armes [REPRISE DERRIERE]
C : Oui bon ok, là je te donne la permission.
P : Merci.
C : Et du coup, pourquoi Zelda et Bayonetta ?
P : Et ben on va plus ou moins se balader dans des donjons, jongler entre quatre formes différentes pour résoudre des énigmes, le tout avec des combats beaucoup plus dynamiques et virevoltants que dans Dark Souls.
C : Ah ben du coup c’est un peu le meilleur de chaque monde, non ? C’est le jeu de l’année ? Le GOTY ?
P : ben malheureusement non, parce qu’à force de picorer chez les autres, il oublie un peu de se faire une identité en chemin.
[MUSIQUE]Darksiders03
C’est pas dramatique, mais du coup Darksiders 3 tient plus de ces jeux d’action un peu interchangeables de la fin des années 2000 que de la référence dont on parlera dans dix ans.
Les combats sont cool, c’est agréables à jouer et la direction artistique peut avoir son charme,
Mais à côté c’est terriblement plat, pas super bien rythmé et parfois franchement frustrant, notamment contre certains boss.
Mais ça reste un jeu pas déplaisant, sur lequel on pourra jeter son dévolu si on veut se faire un Dark-Souls-pour-les-nuls avec des énigmes et une tête un peu comics.
Quand il aura baissé de prix, peut-être.
Et surtout quand les bugs et autres soucis d’optimisation, sur PC comme sur consoles, auront été réglés.
Bref ! Contrairement aux cheveux de Fury : Y’a pas l’feu !
C : Et bien merci Pierre-Alexandre ! Darksiders III c’est disponible sur PC, PS4 et Xbox One pour 60€ - même si on peut le trouver autour de 40 en fouillant un peu. A bientôt !
« Darksiders III » : l’enfer est pavé de bonnes intentions
Après la mort de THQ en 2013, on ne pensait pas que la licence Darksiders réussirait à s’en remettre. Et pourtant, presque cinq ans plus tard, voilà qu’un troisième épisode sort pile pour les fêtes ! Voyons ce que vaut ce « Darksiders 3 » avec Pierre-Alexandre Rouillon de « Gamekult » !
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