Corentin : Les fans de jeux vidéo ont passé un Halloween très spécial en 2018. Sans crier gare, la suite potentielle de l’un des jeux indépendants les plus importants de ces dernières années est sortie. (Bonetrousle arrive progressivement) En tout cas, sa première partie gratuite… nous sommes avec Benjamin Benoit, fan inconditionnel. Bonjour Benjamin.
Benjamin : Bonjouuuuurrrrr à tous, alors oui quelques éléments de contexte, comme toujours. Parce que mine de rien, on parle d’un truc un petit peu obscur qui a des fans très très fidèles, créatifs et acharnés. C’était en fin d’année 2015, et Toby Fox, c’est son créateur, sortait enfin un bébé très largement crowdfundé sur Kickstarter. C’est Undertale.
C : Ouhla, je te connais, on va bloquer un quart d’heure.
B : Non ! Je serai concis. Toby Fox, homme-orchestre, a programmé, dessiné, et composé l’excellente musique du jeu Undertale. Il est tout seul, donc niveau graphismes c’est de la 2D très minimaliste, mais le jeu brille dans sa capacité à faire progresser le medium jeu vidéo. Dans Undertale, on incarne un personnage tombé dans un monde étrange, peuplé de monstres rigolos et relativement pacifiques. On peut les combattre, mais on peut aussi discuter avec eux, et toujours trouver un moyen de les épargner.
C : C’est la caractéristique principale d’Undertale, mais il y en avait plein d’autres. C’est un jeu de petit malin.
B : Programmé par un petit malin, certainement. Puis qu’il faisait tout pour subvertir le genre du jeu de rôle, mais aussi le rapport entre le joueur, le jeu et la manette… plein d’autres jeux se sont inspirés d’Undertale depuis, par exemple dans sa capacité à s’éteindre tout seul dans des moments-clé. Bon il y a plein de choses à dire, je vous conseille extrêmement fortement d’y jouer, et de respecter le canevas qu’on vous propose. Vous y jouer normalement, vous y rejouez en épargnant tout le monde, et vous y rerejouez en zigouiller tout le monde. Vous aurez trois jeux différents qui vous donneront un panoramique complet de cette histoire. BREF c’est un jeu qui a beaucoup beaucoup fait parler, qui malgré son dispositif technique très minimaliste a reçu des critique laudatives. La personne en face de moi lui a collé un dix sur dix, par exemple, tiens.
C : Je vois pas de quoi vous voulez parler.
B : Et quand je parlais de fandom important, bah on parle de gens qui continuent à produire un flux tendus de dessins des personnages, de produits dérivés… Tumblr et les réseaux sociaux sont toujours dingues d’Undertale. Cet univers, en disant peu, a produit énormément. Donc quelle ne fut notre surprise quand Toby Fox a teasé un mystérieux logiciel de sondage qui ressemble vraiment à un virus… et quand tu le lances, tu tombes sur un travail qu’il a encore fomenté tout seul depuis plusieurs années : c’est Delta Rune.
Et pour ceux qui écoutent cette chronique en plein somnambulisme, je vous ferai remarquer que Delta Rune est un anagramme d’Undertale. Donc je me suis posé la question pour les autres suites, et on peut faire plein de jeux passionnants hein puisque ça peut aussi faire ADULTERE ou DELATEUR. On peut même appeler le quatrième volet TRUANDÉE, au féminin.
[UN AUTRE EXTRAIT MUSICAL]
B : Dans Delta Rune, on est dans le même univers qu’Undertale, mais vaguement parallèle, on ne sait pas trop, parce que le rapport entre certains personnages a changé. Bref ça correspond mais pas à 100%, tout ça est très mystérieux. On incarne Kris, un gosse au sexe indéterminé, qui va à l’école et se fait martyriser par la mystérieuse Susie. Je crois que c’est un diplodocus ou un crocodile, quelque chose du genre. Bref, Susie est une fille méchante. Vous tombez tout les deux dans le placard de l’école dans un délire Alice Au Pays des Merveilles, où tout a un lien avec les cartes et le jeu.
C : Comme Undertale, c’est une aventure qui imite des vieux jeux comme Mother.
B : Oui, et comme Mother 3, elle commence et se termine dans un lit. Toby Fox connaît ses grands classiques ! Donc oui, c’est une petite aventure de deux grosses heures, qui ressemble à Undertale, qui a le même look d’Undertale, et qui pourrait très bien être la suite d’Undertale. Et il y a peu plus de gameplay en tant que tel : les combats sont au tour par tour, avec quelques améliorations. Et toujours beaucoup d’inventivité, d’esprit piquant, mais un changement de mentalité profond. Dans Delta Rune, ce que vous faites n’influence pas le jeu. Donc ne vous posez pas de questions à ce niveau.
[UNE AUTRE MUSIQUE ALLEZ]
Donc c’est sympathique, pas immémorial, mais sympathique. Et ça prolonge un canon très important dans l’histoire du jeu vidéo, donc je prends.
Ca, ce n’est que le premier chapitre de ce qui pourrait être un plus grand jeu. Et Toby Fox voudrait monter une équipe. Cette fois, pas de crowdfunding, je peeeeense qu’il a les moyens - et justement, il annonce vouloir recruter et monter une équipe pour faire un jeu complet. Donc on est même au tout début d’une sortie de jeu. Un jeu qui, lui, sera payant. Parce que là depuis le début je parle d’un truc complètement offert. Merci Toby Fox !
C : Alors justement, où est-ce qu’on peut le trouver cet apéritif ?
B : Oh, écoutez, sur le compte Twitter de Toby Fox ! Ou sur le site Delta Rune, ce sera plus facile à retenir. Et puis, vous allez vous armer de patience. Et vous abonner au Croissants, et vous abonner plein de fois, et abonnez tous vos amis et en parler autour de vous pour qu’on vous en parle à la sortie du jeu complet. Parce que c’est clairement pas tout de suite.
C : Quelles bonnes paroles, Benjamin. A la prochaine !
B : Nyeh eh eh !
« Deltarune » : la surprise du chef-d’œuvre
Sans crier gare, voilà que Toby Fox sort « Deltarune » ! La quasi-suite de son précédent jeu culte : « Undertale ». Le titre est bref, léché, gratuit et il emprunte énormément à l’univers de son prédécesseur. Benjamin Benoit y a joué et nous dit ce qu’il en pense.
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