Corentin : Aujourd’hui, Pierre-Alexandre Rouillon de Gamekult va nous parler...
d’un triple A ? Mais qu’est-ce qui t’arrive ? Où sont passés les jeux indés à gros pixels avec des concepts idiots ?
Pierre-Alexandre : Salut Corentin !
Ben écoute, je cède à la pression populaire pour qu’on parle un peu de God of War (qui cache en réalité God of War 4), la suite des aventures de Kratos, le dieu très énervé qui mange d’autres dieux au petit déjeuner.
C : Ah oui on connaît ça ! La mythologie grecque, les mandales envoyées à Arès et Poséidon, la boîte de pandore…
P-A : Eh bien je t’arrête tout de suite ! Parce qu’après trois épisodes à arpenter la grèce (un peu plus en comptant quelques jeux annexes), il faut croire qu’il a exterminé le pays entier puisqu’il est maintenant dans les terres nordiques !
Vu qu’il a apparemment tabassé tous les dieux de l’Olympe, il s’attaque maintenant à ceux de Midgard !
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C : Ah c’est clair que ça fait un sacré changement d’ambiance !
P-A : Et pas uniquement d’ambiance !
Ce God of War fait vraiment beaucoup d’efforts pour se détacher de ses aînés.
Par exemple, Kratos est maintenant papa du petit Atreus, un pré-adolescent qui va l’accompagner dans son aventure
Et, surtout, le Studio Sony Santa Monica s’est pas contenté de modifier la situation familiale de Kratos, mais aussi la perspective du joueur.
Là où les précédents épisodes étaient des beat’em all vus de loin, comme Devil May Cry ou Bayonetta, ici la caméra se rapproche du héros jusqu’à se coller dans son dos !
C : Oh ! Mais du coup ça doit tout changer ! C’est pas trop bizarre ?
P-A : Je te cache pas qu’au début ça surprend d’avoir l’impression de jouer à Resident Evil 4 avec un dieu grec.,
Mais à l’usage, après quelques heures, on commence vraiment à prendre le coup de main et à défoncer du monstre par kilotonnes comme si on avait fait ça toute sa vie
Et faut dire qu’on est aidés par la réalisation du jeu, avec des graphismes MAGNIFIQUES et des animations super péchues qui rendent la moindre baston INTENSE.
[MUSIQUE] GoW02
Et pour revenir sur un autre gros changement opéré par le studio, ce God of War est dorénavant un monde ouvert !
Alors bon, va pas imaginer un GTA, hein, mais l’impression d’être lâché dans un grand univers fonctionne bien, sans tomber dans les clichés classiques et un peu fatigants des mondes ouverts - justement - de chez Rockstar ou Ubisoft.
C : Ah mais là c’est même plus des changements, c’est carrément une révolution !
P-A : Bon alors déjà, du calme Steve Jobs.
Parce que même si le jeu change beaucoup, ça reste un jeu d’action où on démolit des monstres plus ou moins imposants à coups de hache.
Alors oui, maintenant Kratos peut exploiter son fils pour qu’il tire des flèches sur les ennemis ou qu’il l’aide pendant son exploration
(c’est d’ailleurs un sidekick très réussi, qui fait tout ce qu’on lui demande sans trop gêner la bonne marche du joueur).
On peut aussi changer d’équipement pour modifier ses statistiques via une couche de RPG légère et pas trop désagréable
Et y a même des missions annexes, parfois dans des zones entières qui leur sont dédiées et qu’on peut même rater si on fonce du début à la fin,
Mais globalement, on va avancer d’un objectif à l’autre en dérouillant tout ce qu’on trouve sur son chemin et en résolvant ici ou là des énigmes pas très palpitantes
C : Bon ok mais alors pourquoi c’est si bien, si c’est quand même un peu classique ?
Ben déjà t’as une réalisation hallucinante et des combats super dynamiques,
Mais t’as aussi un véritable effort de mise en scène :
chaque cinématique, chaque plan, est un régal pour les yeux
Et ça devient encore plus dingue quand tu réalises que en fait, du début à la fin, God of War est un gigantesque plan séquence, sans aucune coupure d’une scène à l’autre.
Et ça ajoute vraiment un petit je-ne-sais-quoi à l’ambiance du jeu.
Mais à côté, c’est pas non plus rose à 100%
Comme je te le disais, les énigmes ne sont pas toutes ingénieuses ou mémorables
Le bestiaire est pas très diversifié et on se retrouve souvent à tatanner des variantes d’ennemis déjà rencontrés.
Et, surtout, le jeu a un vrai problème d’écriture.
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Avec une réalisation et une mise en scène aussi travaillées, on pouvait espérer une écriture un peu plus fine que Papa Kratos bourrin, constamment désagréable avec son fils.
Alors ne mentons pas, j’ai pas encore pu terminer le jeu, mais la relation avec Kratos et son fils est un peu plombante pour l’instant.
Il passe son temps à engueuler son môme, à lui dire non
Et quand le petit va vraiment mal, t’as juste un plan sur le daron qui approche sa main
et qui la retire au dernier moment, genre “Non, je suis barbu, j’ai pas le droit de montrer mes émotions”
Et c’est un peu dommage.
C : D’accord mais rassure-moi, t’es quand même emballé par le jeu, non ?
P-A : Ah oui oui totalement ! C’est un jeu d’action furieux, superbe et titanesque
Et n’allez pas imaginer que la mini liste de défauts que je viens d’évoquer est rédhibitoire une seule seconde !
C’est clairement l’un des meilleurs jeux d’action disponibles sur PlayStation 4 et vous auriez tort de passer à côté, hein !
C : Eh bien merci Pierre-Alexandre ! God of War c’est développé par Studio Santa Monica et c’est disponible sur Playstation 4 uniquement pour une soixantaine d’euros.
A bientôt !
« God of War » : pater austère
Dans le nouveau« God of War » sur PS4, Kratos, accompagné de son fils, laisse la Grèce de côté pour s’attaquer aux terres nordiques… et son bestiaire mythologique. Pierre-Alexandre Rouillon de « Gamekult » nous dit si ce changement de décor réussit au général spartiate.
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